• Partir, c’est mourir un peu,
    C’est mourir à ce qu’on aime :
    On laisse un peu de soi-même
    En toute heure et dans tout lieu.

    C’est toujours le deuil d’un vœu,
    Le dernier vers d’un poème ;
    Partir, c’est mourir un peu,
    C’est mourir à ce qu’on aime.

    Et l’on part, et c’est un jeu,
    Et jusqu’à l’adieu suprême
    C’est son âme que l’on sème,...

  • Mademoiselle Valentine
    A les yeux clairs et le teint blanc ;
    Comme un calice étincelant,
    Elle ouvre sa bouche enfantine.

    Le rondeau, le sonnet galant
    Semblent croître sous sa bottine ;
    Mademoiselle Valentine
    A les yeux clairs et le teint blanc.

    Son épaule ondule, mutine
    Et pareille au flot nonchalant,
    Et vous l'adorez en tremblant,...

  • Il fait noir, enfant, voleur d'étincelles !
    Il n'est plus de nuits, il n'est plus de jours ;
    Dors... en attendant venir toutes celles
    Qui disaient : Jamais ! Qui disaient : Toujours !

    Entends-tu leurs pas ?... Ils ne sont pas lourds :
    Oh ! les pieds légers ! - l'Amour a des ailes...
    Il fait noir, enfant, voleur d'étincelles !
    Entends-tu leurs voix...

  • Les pieds sur les chenets de fer
    Devant un bock, ma bonne pipe,
    Selon notre amical principe
    Rêvons à deux, ce soir d'hiver.

    Puisque le ciel me prend en grippe
    (N'ai-je pourtant assez souffert ?)
    Les pieds sur les chenets de fer
    Devant un bock, rêvons, ma pipe.

    Preste, la mort que j'anticipe
    Va me tirer de cet enfer
    Pour...