Vous voulez à tout prix fuir la mélancolie,
Votre rire fait peur, il donne le frisson ;
Celui du désespoir, celui de la folie
N’ont pas un plus étrange son.

Quel sera votre...

La maison est petite & de peu d’apparence,
Le soleil en hiver ne la visite pas
Et du nord ou du sud ne fait point différence.
Le toit d’en face est haut & celui-ci très-bas.

Le bonheur seul y brille & réchauffe les âmes.
Il semble, en entrant là, que l’...

Ah ! toi, l’indifférent, tu souffres à ton tour :
L’angoisse t’a mordu, les peines sont venues ;
Tu trembles & tu crains en attendant le jour,
Et la nuit te remplit de terreurs inconnues.

J’ai vu luire en tes yeux, par un brusque retour,
Des larmes, jusque-là...

Qu’il faisait calme & beau, ce soir-là ! L’Angelus
Tintait naïvement de village en village,
Les flots du lac roulaient déferlant sur la plage,
La rainette chantait au revers du talus.

Une charrette au loin, de deux bœufs attelée,
Passait. Nonchalamment...

Les fleuves au midi roulent de larges flots.
Entre eux le grand lion dort, cachant ses yeux clos
Sous sa rousse crinière éparse. De la plaine
On voit monter au ciel sa chaude & blanche haleine,
Comme un soupir gonflé de haine & de dédain,
Et l’on entend le...

Hé bien ! j’ai triomphé, l’on m’a fort applaudie,
J’ai su rire, chanter, jouer la comédie,
Être jeune une fois & répondre à chacun,
Sur son salut banal, un autre lieu commun.
L’éclair à la prunelle & le rose à la joue,
Hé bien ! c’est vrai, j’ai fait tout...

Ce petit homme grisonnant
S’en venait encore à l’automne,
Le regard vif, l’air avenant,
En poussant son cri monotone.

Mais qu’il est changé maintenant !
Le regard est noir, l’air atone ;
Et, sur les syllabes traînant,
Sa voix chevrotante détonne.

...

 
C’était un soir de juin paisible. Du midi
Le vent soufflait chargé d’un parfum attiédi,
Et les deux vieilles tours massives & carrées,
D’un rayon de soleil couchant étaient dorées.
Le ciel d’un bleu d’opale avait des tons charmants ;
Les arbres & les...

 
Morte ! oh ! serait-il vrai ? morte, pleine de vie !
À son calme avenir quel mal l’a donc ravie ?
Qui donc l’a pu frapper avant qu’elle eût vingt ans ?
Dans la fraîche candeur de ses premiers printemps,
Quand elle n’était pas au tiers de sa journée,
Quel...

Non, non, je ne suis pas de ces femmes qui meurent
Et rendent ce dernier service à leurs bourreaux,
Pour qu’ils vivent en paix & sans soucis demeurent.

Vois-tu, ces dévoûments sont niais s’ils sont très-beaux.
Les hommes, je le sais, se complaisent trop vite,
...