N'est-ce pas, mon amour, que la nuit est bien lente Quand on est au lit seule et qu'on ne peut dormir ? On entend palpiter la pendule tremblante, Et dehors les clochers d'heure en heure gémir. L'esprit flotte éveillé dans les rêves sans nombre. On n'a pas, dans...
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Viens avec moi, là bas dans la prairie, Toi dont le coeur est pur ; Viens avec moi chercher la rêverie Sous ce beau ciel d'azur. Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même, O ! je t'aime, je t'aime.
La paquerette à l'aurore vermeille A fait...
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Dans les jardins mouillés, parmi les vertes branches, Scintille la splendeur des belles roses blanches.
La chenille striée et les noirs moucherons Insultent vainement la neige de leurs fronts : Car, lorsque vient la nuit traînant de larges voiles, Que s'allument au...
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Hiver : la bise se lamente, La neige couvre le verger. Dans nos coeurs aussi, pauvre amante, Il va neiger, il va neiger.
Hier : c'était les soleils jaunes. Hier, c'était encor l'été. C'était l'eau courant sous les aulnes Dans le val de maïs planté. ...
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Le miroir est l'amour, l'âme-soeur de la chambre Où tout d'elle : le lustre en fleur, les bahuts vieux, La statuette au dos de bronze qui se cambre, Se réfléchit en un hymen silencieux.
Car l'amour n'est-ce pas n'être plus seul et n'est-ce Pas se doubler par un...
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Je sais en une église un vitrail merveilleux Où quelque artiste illustre, inspiré des archanges, A peint d'une façon mystique, en robe à franges, Le front nimbé d'un astre, une Sainte aux yeux bleus.
Le soir, l'esprit hanté de rêves nébuleux Et du céleste écho de...
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Au clos de notre amour, l'été se continue : Un paon d'or, là-bas, traverse une avenue ; Des pétales pavoisent - Perles, émeraudes, turquoises - L'uniforme sommeil des gazons verts Nos étangs bleus luisent, couverts Du baiser blanc des nénuphars de neige ; Aux...
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Dans la maison où notre amour a voulu naître, Avec les meubles chers peuplant l'ombre et les coins, Où nous vivons à deux, ayant pour seuls témoins Les roses qui nous regardent par les fenêtres.
Il est des jours choisis, d'un si doux réconfort, Et des heures d'...
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Avec le même amour que tu me fus jadis Un jardin de splendeur dont les mouvants taillis Ombraient les longs gazons et les roses dociles, Tu m'es en ces temps noirs un calme et sûr asile.
Tout s'y concentre, et ta ferveur et ta clarté Et tes gestes groupant les...
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Vivons, dans notre amour et notre ardeur, Vivons si hardiment nos plus belles pensées Qu'elles s'entrelacent harmonisées A l'extase suprême et l'entière ferveur,
Parce qu'en nos âmes pareilles, Quelque chose de plus sacré que nous Et de plus pur, et de plus...
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