Amour

Viens avec moi, là bas dans la prairie,
Toi dont le coeur est pur ;
Viens avec moi chercher la rêverie
Sous ce beau ciel d'azur.
Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,
O ! je t'aime, je t'aime.

La paquerette à l'aurore vermeille
A fait sécher ses pleurs.
Viens avec moi pour orner ta corbeille
Des plus tendres couleurs.
Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,
O ! je t'aime, je t'aime.

Sous cet ormeau le rossignol qui chante
Voudrait nous retenir,
Quels doux accents, il parle à son amante,
Ah ! c'est pour l'attendrir.
Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,
O ! je t'aime, je t'aime.

Ainsi que lui, que ma lèvre brûlante
T'exprime mes amours.
Je touche aux plis de ta robe flottante
Et te dirai toujours :
Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,
O ! je t'aime, je t'aime.

Un doux baiser sur ta lèvre si rose ?
Ne montre point d'aigreur.
S'aimer, le dire... est une sainte chose
Qui ne porte point malheur.
Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,
O ! je t'aime, je t'aime.

Collection: 
1838

More from Poet

  • Hélas ! que l'impie,
    Au milieu des plaisirs d'un factice bonheur
    Que lui prodigue, un jour, une vaine splendeur
    Craint les maux de la vie.
    Le calice qu'il boit enivre sa raison
    De criminelles espérances...
    Mais, saisi de frayeur auprès des jouissances
    Qu...

  • Viens avec moi, là bas dans la prairie,
    Toi dont le coeur est pur ;
    Viens avec moi chercher la rêverie
    Sous ce beau ciel d'azur.
    Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,
    O ! je t'aime, je t'aime.

    La paquerette à l'aurore vermeille
    A fait...

  • Où vas-tu, jeune fille, en ta robe de fête ?
    Comme un lys du matin, ne lèves-tu la tête
    Que pour montrer au jour l'éclat de tes attraits ?
    Quel bonheur rêves-tu? Dis, quels sont tes souhaits ?
    Cherches-tu les plaisirs nourris par la mollesse,
    Ou bien ceux que...