XXI
Ami, cache ta vie et répands ton esprit.
Un tertre, où le gazon diversement fleurit ;
Des ravins où l’on voit grimper les chèvres blanches ;
Un vallon, abrité...
Ami, cache ta vie et répands ton esprit.
Un tertre, où le gazon diversement fleurit ;
Des ravins où l’on voit grimper les chèvres blanches ;
Un vallon, abrité...
I
Beau lac, j’ai vu, de ce bois sombre,
Tes flots s’embraser au soleil ;
Ils brillaient de couleurs sans nombre,
De bleu, d’orangé, de vermeil.
Mais cet azur, ces roses vives,
Cet or qui serpente là-bas,
Ces rayons qui baignent tes rives,
O lac, ne t’appartiennent pas !
Ce n’est pas de tes flots qu’émane
Ta clarté si douce...
Quand il faisait des vers dans sa dernière veille,
Crédule aux mille voix qui répétaient : Merveille !
Il est donc vrai, disais-je, un poëte voleur !
Un poëte...
Rien n’est plus ennuyeux que ces villes banales
Débitant le soleil à faux poids, ou des eaux
Qui doivent aciérer nos muscles & nos os,
Pays d’albums usés, stations hivernales.
Des princes vagabonds illustrent leurs annales ;
Les hôteliers hargneux combinent des réseaux,
Et l’on voit fuir au loin la joie & les oiseaux
Devant de laids bourgeois...
Le moi présomptueux de Montaigne et de Sterne
Est mal reçu, venant d’un auteur subalterne ;
Mais comme un premier-né, Diogène m’est cher ;
Je ne distingue pas mon œuvre de ma chair,
Et je dois me laver des reproches qu’on lance
Tantôt à mes discours, tantôt à mon silence.
Sur des abus flagrants, dit-on, je me suis tu,
J’ai porté des défis et n’...
I
Qu'il passe en paix, au sein d'un monde qui l'ignore,
L'auguste infortuné que son âme dévore !
Respectez ses nobles malheurs ;
Fuyez, ô plaisirs vains, son existence austère ;
Sa palme qui grandit, jalouse et solitaire,
Ne peut croître parmi vos fleurs.
Il souffre assez de maux, sans y joindre vos joies !
Chaque pas qui l'...