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    À Jules Levallois.

    Vous souvient-il encor des Écritures saintes ?
    Avez-vous contemplé ces vierges aux grands cils
    Qui par Jean de Fiesole, au Val d’Arno, sont peintes.
    Détachant sur fond d’or leurs mystiques profils ?

    Pour faire le portrait de madame Aurélie,
    Il me faudrait l’art pur du maître florentin
    Qui de la Renaissance a charmé...

  • Si tu es homme, ne lis pas plus loin : la douleur que je porte
    est si vaste et grave que ton coeur en étoufferait.

    Si tu es Chenn, détourne-toi plus vite encore : l'horreur que je
    signale te rendrait lourd comme ma pierre.

    Si tu es femme, hardiment lis-moi pour éclater de rire, et oublie
    à jamais de t'arrêter de rire,

    Mais si tu sers comme...

  • De même que Rousseau jadis fondait en pleurs
    À ces seuls mots : « Voilà de la pervenche en fleurs, »
    Je sais tout le plaisir qu'un souvenir peut faire.
    Un rien, l'heure qu'il est, l'état de l'atmosphère,
    Un battement de coeur, un parfum retrouvé,
    Me rendent un bonheur autrefois éprouvé.
    C'est fugitif, pourtant la minute est exquise.
    Et c'est pourquoi je suis...

  • Encore un peu ta bouche en pleurs, encore un peu
    Tes mains contre mon coeur et ta voix triste et basse ;
    Demeure ainsi longtemps, délicieuse et lasse,
    Auprès de moi, ma pauvre enfant, ce soir d'adieu.

    Les formes du jardin se fondent dans l'air bleu,
    Le vent propage en l'étouffant l'aveu qui passe ;
    L'heure semble éternelle au couple qui s'enlace,
    ...

  • (extrait, I)

    Je suis l'être incliné qui jette ce qu'il pense ;
    Qui demande à la nuit le secret du silence ;
    Dont la brume emplit l'oeil ;
    Dans une ombre sans fond mes paroles descendent,
    Et les choses sur qui tombent mes strophes rendent
    Le son creux du cercueil.

    Mon esprit, qui du doute a senti la piqûre,
    Habite, âpre songeur, la rêverie...

  • Je dédie à tes pleurs, à ton sourire,
    Mes plus douces pensées,
    Celles que je te dis, celles aussi
    Qui demeurent imprécisées
    Et trop profondes pour les dire.

    Je dédie à tes pleurs, à ton sourire,
    A toute ton âme, mon âme,
    Avec ses pleurs et ses sourires
    Et son baiser.

    Vois-tu, l'aube blanchit le sol, couleur de lie ;
    Des liens d'...