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    Jarn gelidas cursu Ccesar superaverat Alpes, etc.
    (LUCAIN, Phars., lib. 1.)

    Déjà, des monts Alpins, qu’il avait su franchir,
    César voyait au loin les vieux sommets blanchir ;
    Des bords du Rubicon menaçant l’Italie,
    De la guerre à venir son âme était remplie.
    Une nuit, à ses yeux apparaît, toute en pleurs,
    La tremblante Patrie,...

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    Le ciel l’encadre ainsi que ferait une châsse,
    Et je vivrais cent ans sans jamais la revoir.
    Elle est soudaine : elle est le miracle du soir.
    L’instant religieux brille et tinte. Elle passe…

    Je suis venue avec la foule des lépreux
    Dès l’aurore, ayant su que je serais guérie.
    Ils regardent vers elle avec l’idolâtrie
    En pleurant à voix basse. Et...

  • Ma nef passe au destroit d’une mer couroucée,
    Toute comble d’oubly, l’hiver à la minuict ;
    Un aveugle, un enfant, sans soucy la conduit,
    Desireux de la voir sous les eaux renversée.

    Elle a pour chaque rame une longue pensée
    Coupant, au lieu de l’eau, l’espérance qui fuit ;
    Les vents de mes soupirs, effroyables de bruit,
    Ont arraché...

  • Nez moyen. Œil très-noir. Vingt ans. Parisienne
    Les cheveux bien plantés sur un front un peu bas.
    Nom simple et très-joli, que je ne dirai pas.
    Signe particulier : ta maîtresse, ou la mienne.

    Une grâce charmante et tout à fait païenne ;
    L’allure d’un oiseau qui retient ses ébats ;
    Une voix attirante, à ramper sur ses pas
    Comme un serpent aux sons d’...

  • — « Sur les bois oubliés quand passe l’hiver sombre,
    Tu te plains, ô captif solitaire du seuil,
    Que ce sépulcre à deux qui fera notre orgueil
    Hélas ! du manque seul des lourds bouquets s’encombre.
      
    Sans écouter Minuit qui jeta son vain nombre,
    Une veille t’exalte à ne pas fermer l’œil
    Avant que dans les bras de l’ancien fauteuil
    Le suprême...

  • Tout passe par leurs mains, rien ne se fait sans eux,
    Ils ont sur le Royaume une pleine puissance,
    On soutient qu'il leur faut porter obéissance
    Car on les a élus plus sages et plus vieux.

    Mais s'il est question d'un de ces Demi-dieux,
    Sous ombre de l'appât d'une folle espérance,
    Ils font tout, et fut-il contraire à l'ordonnance,
    Tant on craint...

  • Tableau qui mes peines dissipe,
    Je contemple en m'attendrissant
    Le village fumant sa pipe
    Aux pieds du soir incandescent.

    Soleil, mourant témoin des crimes
    Absous par le jour qui s'en va,
    Sur l'autel de tes feux sublimes,
    Satisfais, frère, à Jéhovah !

    Nuit, tombeau du ciel sans mystère,
    Chasses-en ce jour qui nous ment !
    Viens...

  • Quand viendra ce jour là, que ton nom au vray passe
    Par France dans mes vers ? combien et quantes fois
    S'en empresse mon coeur, s'en demangent mes doits ?
    Souvent dans mes escris de soy mesme il prend place.

    Maulgré moy je t'escris, maulgré moy je t'efface.
    Quand Astree viendroit, et la foy, et le droit,
    Alors, joyeux, ton nom au monde se rendroit....

  • Ne vous étonnez point si mon esprit qui passe
    De travail en travail par tant de mouvements,
    Depuis qu'il est banni dans ces éloignements,
    Tout agile qu'il est ne change point de place.

    Ce que vous en voyez, quelque chose qu'il fasse,
    Il s'est planté si bien sur si bons fondements,
    Qu'il ne voudrait jamais souffrir de changements
    Si ce n'est que le...

  • Ma nef passe au destroit d'une mer couroucée,
    Toute comble d'oubly, l'hiver à la minuict ;
    Un aveugle, un enfant, sans soucy la conduit,
    Desireux de la voir sous les eaux renversée.

    Elle a pour chaque rame une longue pensée
    Coupant, au lieu de l'eau, l'espérance qui fuit ;
    Les vents de mes soupirs, effroyables de bruit,
    Ont arraché la voile à leur...