• "Mon âme voltige sur les parfums ..." (Baudelaire)

    Ich will aus schwerem Duft und Sünden
    Ein süsses Zauberreich begründen.
    Und tödten will ich Schmerz und Seele.
    Und glücklich sein, wenn ich dich quäle!
    ...

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    EN faveur du parfum je pardonne à la rose
    L’épine, dont mon doigt garde une larme rose.
    Je passe au ciel pesant son haleine de feu,
    Parce que, plus que les beaux yeux bleus, il est bleu.
    J’excuse tout le mal qui me vient de vous-même,
    De vos regards, de votre bouche : je vous aime !
    Mais prenez garde ! Un jour arrive où la beauté,
    Sentant le...

  • Oh ! ce parfum d’enfance dans la prairie trempée
    d’eau et d’azur, parfum de pieuse jonchée
    de joncs-fleuris sous les pas de processions
    des hameaux noirs, parfum de fougère écrasée
    au soir d’un jour torride, quand les inflexions
    des chants ne peuvent pas mourir et que mon âme
    a peur de trop aimer, parfum de lys en flammes,
    comme j’en voyais dans les...

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    CETTE fleur est fanée, et pourtant il émane
    De ses pétales morts une vivante odeur.
    Du tissu merveilleux de sa chair diaphane
    Le soleil respiré s’évapore en senteur.

    Ainsi, quand vous serez morte, ô très chère femme,
    Quand vos beaux yeux seront sur l’infini fixés,
    Nous sentirons flotter le parfum de votre âme
    Sur nos cœurs pour toujours...

  • Quand la fleur du soleil, la rose de Lahor,
    De son âme odorante a rempli goutte à goutte
    La fiole d’argile ou de cristal ou d’or,
    Sur le sable qui brûle on peut l’épandre toute.

    Les fleuves et la mer inonderaient en vain
    Ce sanctuaire...

  • Dans un parfum de roses blanches
    Elle est assise et songe ;
    Et l'ombre est belle comme s'il s'y mirait un ange.

    Le soir descend, le bosquet dort ;
    Entre ses feuilles et ses branches,
    Sur le paradis bleu s'ouvre un paradis d'or.

    Sur le rivage expire un dernier flot lointain.
    Une voix qui chantait, tout à l'heure, murmure.
    Un murmure s'...

  • Lecteur, as-tu quelquefois respiré
    Avec ivresse et lente gourmandise
    Ce grain d'encens qui remplit une église,
    Ou d'un sachet le musc invétéré ?

    Charme profond, magique, dont nous grise
    Dans le présent le passé restauré !
    Ainsi l'amant sur un corps adoré
    Du souvenir cueille la fleur exquise.

    De ses cheveux élastiques et lourds,
    Vivant...

  • Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
    Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
    Je vois se dérouler des rivages heureux
    Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone ;

    Une île paresseuse où la nature donne
    Des arbres singuliers et des fruits savoureux ;
    Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
    Et des femmes dont l'oeil par sa...