Tu vivras toujours jeune, et grâce aux Piéride
Gallus, jamais ton front ne connaîtra les rides ;
Leurs mains, leurs belles mains sans trêve tresseront
Le laurier dont la feuille ombragera ton front,
Et, sous le jour divin qui fait mouvoir les ombres,
Tes grands yeux tour à tour éblouissans ou sombres
Refléteront ainsi qu’au miroir de tes vers
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 Tel qu’un aigle élancé du plus noir firmament,
 Le héros a saisi dans sa puissante serre
 L’Amazone. Il l’a prise, il la tient et la serre
 Et l’emporte au galop de l’étalon fumant.À ses cris, à ses bras levés éperdument 
 Le ciel n’a répondu que par un sourd tonnerre,
 Et la bête sous qui fuit et tremble la terre
 Redouble sa terreur à son...
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  Et la foule grandit plus innombrable encor. 
 Et le sombre hypogée où s’alignent les couches
 Est vide. Du milieu déserté des cartouches,
 Les éperviers sacrés ont repris leur essor.Bêtes, peuples et rois, ils vont. L’uræus d’or 
 S’enroule,...
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 Elle est morte Platthis, morte la bonne vieille
 Qui, tout le long des jours anciens et des nouveaux
 A filé, dévidé, roulé les écheveaux
 De laine blanche dont débordait sa corbeille.Si parfois s’inclinait la tête qui sommeille, 
 Les doigts de la fileuse actifs et sans rivaux
 D’un geste inconscient poursuivaient leurs travaux ;
 Seule la Mort a...
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 ... Et quos fumantia torquens
 Aequora, gurgitibus Phlogethon perlustrat anhelis.
 C. CLAUDIANI de raptu Proserpinae.Ce n’est pas, tel qu’Orphée, en héros de l’Amour 
 Que j’ai, bravant l’Érèbe et devançant la Moire,
 Sans obole, passé le fleuve sans mémoire
 Dont l’onde bat sans bruit la rive sans retour.J’... 
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 Trois fois il a tendu sa jambe horrible et torse,
 Battant le sol (l’aire) d’un pied que convulse la mort
 Et trois fois, il a pu se redresser plus fort,
 Après avoir frappé la maternelle écorce.Mais Hercule étonné de cette étrange force, 
 Cambrant ses larges reins, par un plus brusque effort,
 Saisit le noir géant qui vainement se tord,...
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 Interque cunctos ultimum Deos omen.
 Cucurbitarum ligneus vocor custos.
 Veterum Poet. Catalecta.Faudra-t-il donc, comme hier, seul aujourd’hui, demain, 
 Toujours, garder ce clos que l’herbe folle encombre
 Où le lupin se meurt près du pâle concombre
 En ce désert qui fut jadis le Champ Romain ?Hélas ! je ne... 
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 Ce sont des vases peints, Étranger curieux,
 Les uns hauts d’une palme et d’autres d’une orgye,
 Qui sur leur galbe étroit ou leur panse élargie
 Font tourner, rouge et noir, tout l’Olympe à tes yeux.Choisis : canthare, amphore ou rhyton ?... Mais, j’ai mieux : 
 Le potier, modelant la terre de Phrygie
 Du sang viril d’Atys molle encore et rougie,
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  La lune sur le Nil, splendide et ronde, luit. 
 Et voici que s’émeut la nécropole antique
 Où chaque roi, gardant la pose hiératique,
 Gît sous la bandelette et le funèbre enduit.Tel qu’aux jours de Rhamsès, innombrable et sans bruit, 
 Tout...
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 À Félicien Rops.Enlace moi plus fort ! que mon désir soit tel, 
 Qu’il prête à nos baisers une ivresse sublime !
 Que ton sein soit le gouffre où le remords s’abîme ;
 Prends, et brûle mon cœur sur le bûcher charnel !Parjure du serment que je crus éternel, 
 Mon amour s’est pour toi grandi de tout mon crime
 Et, sacrificateur aussi...
