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    La ville, mer immense, avec ses bruits sans nombre,
    À sur les flots du jour replié ses flots d’ombre,
    Et la Nuit secouant son front plein de parfums,
    Inonde le ciel pur de ses longs cheveux bruns.
    Moi, pensif, accoudé sur la table, j’écoute
    Cette haleine du soir que je recueille toute.
    Plus rien ! ma lampe seule, en mon réduit obscur
    De son...

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          Toi dont les cheveux doux et longs
          Se déroulent en onde fière,
          Comme les flots de ta rivière,
          O belle fille de Châlons !
          Penche ta tête parfumée,
          Que je puisse, ô ma bien-aimée !
          Voir baigné par ces cheveux blonds
          Ton riant profil de camée.

          O fille d’un climat divin !
          Tu...

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    D’un plus hault vol, d’aile mieux emplumée
    Ne la pouuoit rauir ce petit Dieu ;
    Et ne pouuoit encor’ en plus hault lieu,
    Ny en plus seur sa flamme estre allumée.
    Ioachim Du Bellay, Inscriptions.

    L’été brille ; Phœbus perce de mille traits,
    En haine de sa sœur, les vierges des forêts,
    Et dans leurs flancs brûlés de flammes...

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     Ma foi, mon espoir, mes chants fiers et doux,
     Je t'ai tout donné, jusqu'à mon courroux.
     Ce n'est pas assez, dit ton cœur jaloux.
           Il a bien raison !

     Il me faut bénir ta blonde toison,
     Tes beaux yeux armés pour la trahison,
     Et ton sein de neige, et le noir poison
           Qu'a versé ta main !

     Je les bénirai ! cher ange...

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    J’ai vu ces songeurs, ces poètes,
    Ces frères de l’aigle irrité,
    Tous montrant sur leurs nobles têtes
    Le signe de la Vérité.

    Et près d’eux, comme deux statues
    Qui naquirent d’un même effort,
    Se tenaient, de blancheur vêtues,
    Deux vierges, la Vie et la Mort.

    J’ai vu le mendiant Homère,
    Le grand Eschyle au cœur sans fiel,
    ...

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    Viens. Sur tes cheveux noirs jette un chapeau de paille.
    Avant l'heure du bruit, l'heure où chacun travaille,
    Allons voir le matin se lever sur les monts
    Et cueillir par les prés les fleurs que nous aimons.
    Sur les bords de la source aux moires assouplies,
    Les nénufars dorés penchent des fleurs pâlies,
    Il reste dans les champs et dans les grands...

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    Il est de par le monde une cité bizarre,
    Où Plutus en gants blancs, drapé dans son manteau,
    Offre une cigarette à son ami Lazare,
    Et l’emmène souper dans un parc de Wateau.

    Les centaures fougueux y portent des badines ;
    Et les dragons, au lieu de garder leur trésor,
    S’en vont sur le minuit, avec des baladines,
    Faire un maigre dîner dans une...

  • Camille, quand la Nuit t'endort sous ses grands voiles ;
    Quand un rêve céleste emplit tes yeux d'étoiles ;
    Quand tes regards, lassés des fatigues du jour,
    Se reposent partout sur des routes fleuries
    Dans le pays charmant des molles rêveries,
    Camille, que vois-tu dans tes songes d'amour ?

    Nous vois-tu, revenant par les noires allées,
    Tous deux, donner...

  • A cette heure où les coeurs, d'amour rassasiés,
    Flottent dans le sommeil comme de blanches voiles,
    Entends-tu sur les bords de ce lac plein d'étoiles
    Chanter les rossignols aux suaves gosiers ?

    Sans doute, soulevant les flots extasiés
    De tes cheveux touffus et de tes derniers voiles,
    Les coussins attiédis, les draps aux fines toiles
    Baisent ton sein,...

  • Viens. Sur tes cheveux noirs jette un chapeau de paille.
    Avant l'heure du bruit, l'heure où chacun travaille,
    Allons voir le matin se lever sur les monts
    Et cueillir par les prés les fleurs que nous aimons.
    Sur les bords de la source aux moires assouplies,
    Les nénufars dorés penchent des fleurs pâlies,
    Il reste dans les champs et dans les grands vergers
    Comme...