• Quand j’ai gagné tous ces volumes,
    J’étais encor petit garçon ;
    Mais j’usais très-vite mes plumes
    Et j’apprenais bien ma leçon.

    Maintenant que mon front grisonne,
    Je ressuscite et je souris,
    Fils bien aimé, quand je te donne
    Mon trésor d’enfant, mes vieux prix.

    Ah ! bientôt tu sauras les lire !
    Bientôt tu comprendras, Victor,
    ...

  • 1

    Depuis les jours où Zeus, dans Athènes visible,
    Levait son front d’ivoire et d’or vers le soleil,
    Où la Grèce adorait la splendeur indicible
    Du visage auquel nul visage n’est pareil,
    Jamais forme, bravant le bloc du statuaire,
    Ne s’offrit plus superbe à sa tremblante main ;
    Jamais peuple ne vit, dans...

  • O maître souverain ! Dieu de la poésie,
    Dont la lyre régna sur le monde enchanté,
    Tu meurs ! — Mais de ta gloire éclatante et choisie,
    L'astre se lève au ciel de la postérité.

    Désormais, à l'abri des retours de l'envie,
    Ton nom prend un reflet d'éternelle clarté :
    Si tu fuis aujourd'hui les chaînes de la vie,
    C'est pour t'emparer mieux de l'...

  •  
    Poème lu par l’auteur devant la statue de Montcalm, à
    Québec, le 16 octobre 1911.

    Tout près d’ici, tout près du sol que nous foulons,
    Altier comme Québec debout sur sa falaise,
    Plein du feu des Klébers et des Timoléons,
    En voulant rallier ses fougueux bataillons,
    Montcalm tomba, frappé par une balle anglaise.

    Montcalm tomba,...

  • Victor in poesy! Victor in romance!
      Cloud-weaver of phantasmal hopes and fears!
      French of the French and lord of human tears!
    Child-lover, bard, whose fame-lit laurels glance,
    Darkening the wreaths of all that would advance
      Beyond our strait their claim to be thy peers!
      Weird Titan, by thy wintry weight of years
    As yet unbroken!...

  • Maître, comme il revient souvent, l'anniversaire
    Des monarques puissants dont le règne éphémère,
    Après quelques printemps, au tombeau doit finir ! ...
    Il faut qu'un siècle passe avant que nous revienne
    Ton jour de fête, ô roi de la pensée humaine
    Dans l'immense avenir !

    Il suffit, pour marquer la fuite des années
    S'engouffrant dans l'abîme avec...

  • Le livre mignard de tes vers, dans cent ans comme
    aujourd'hui, sera le bien choyé des châtelaines, des
    damoiseaux et des ménestrels, florilège de chevalerie,
    Décaméron d'amour qui charmera les nobles oisivetés
    des manoirs.

    Mais le petit livre que je te dédie, aura subi le sort
    de tout ce qui meurt, après avoir, une matinée peut-
    être, amusé la cour...

  • qui m'avait donné son livre du Rhin

    De votre amitié, maître, emportant cette preuve
    Je tiens donc sous mon bras "le Rhin". - J'ai l'air d'un fleuve
    Et je me sens grandir par la comparaison.

    Mais le Fleuve sait-il lui pauvre Dieu sauvage
    Ce qui lui donne un nom, une source, un rivage,
    Et s'il coule pour tous quelle en est la raison.

    Assis...