XXI
Ami, cache ta vie et répands ton esprit.
Un tertre, où le gazon diversement fleurit ;
Des ravins où l’on voit grimper les chèvres blanches ;
Un vallon, abrité...
Ami, cache ta vie et répands ton esprit.
Un tertre, où le gazon diversement fleurit ;
Des ravins où l’on voit grimper les chèvres blanches ;
Un vallon, abrité...
I
Beau lac, j’ai vu, de ce bois sombre,
Tes flots s’embraser au soleil ;
Ils brillaient de couleurs sans nombre,
De bleu, d’orangé, de vermeil.
Mais cet azur, ces roses vives,
Cet or qui serpente là-bas,
Ces rayons qui baignent tes rives,
O lac, ne t’appartiennent pas !
Ce n’est pas de tes flots qu’émane
Ta clarté si douce...
Quand il faisait des vers dans sa dernière veille,
Crédule aux mille voix qui répétaient : Merveille !
Il est donc vrai, disais-je, un poëte voleur !
Un poëte...
Rien n’est plus ennuyeux que ces villes banales
Débitant le soleil à faux poids, ou des eaux
Qui doivent aciérer nos muscles & nos os,
Pays d’albums usés, stations hivernales.
Des princes vagabonds illustrent leurs annales ;
Les hôteliers hargneux combinent des réseaux,
Et l’on voit fuir au loin la joie & les oiseaux
Devant de laids bourgeois...
Le moi présomptueux de Montaigne et de Sterne
Est mal reçu, venant d’un auteur subalterne ;
Mais comme un premier-né, Diogène m’est cher ;
Je ne distingue pas mon œuvre de ma chair,
Et je dois me laver des reproches qu’on lance
Tantôt à mes discours, tantôt à mon silence.
Sur des abus flagrants, dit-on, je me suis tu,
J’ai porté des défis et n’...
I
Qu'il passe en paix, au sein d'un monde qui l'ignore,
L'auguste infortuné que son âme dévore !
Respectez ses nobles malheurs ;
Fuyez, ô plaisirs vains, son existence austère ;
Sa palme qui grandit, jalouse et solitaire,
Ne peut croître parmi vos fleurs.
Il souffre assez de maux, sans y joindre vos joies !
Chaque pas qui l'...
Presenté à Sa Majesté pour estrenne,
à Saint Maur, le jour des Roys 1569.
CHARLES ce fut, le premier de ce nom,
(Celuy qu'on dict le Grand en son surnom)
Qui France fit plus grande qu'ell' fut oncques,
Luy estant Roy : ny autre Roy quelconques
Depuis son temps, autant ne l'embellit,
De Loix, d'Autels, d'Ars, d'Armes que le dict
CHARLES...
Qui d'un poëte entend suivre la trace
En traduisant, et proprement rimer,
Ainsi qu'il faut la diction limer,
Et du françois garder la bonne grace,
Par un moyen luy conviendra qu'il face
Egale au vif la peinture estimer
L'art en tous pointz la Nature exprimer
Et d'un corps naistre un corps de mesme face :
Mais par sus tout met son...