• Dans l’air léger, dans l’azur rose,
    Un grêle fil d’or rampe et luit
    Sur les mornes que l’aube arrose.

    Fleur ailée, au matin éclose,
    L’oiseau s’éveille, vole et fuit
    Dans l’air léger, dans l’azur rose.

    L’abeille boit ton âme, ô rose !
    L’épais tamarinier bruit
    Sous les mornes que l’aube arrose.

    La brume, qui palpite et n’ose,
    Par...

  •  
    Parmi les pommes d’or que frôle un vent léger
    Tu m’apparais là-haut, glissant de branche en branche ;
    Lorsque soudain l’orage accourt en avalanche
    Et lacère le front ramu du vieux verger.

    Tu fuis craintive et preste et...

  • C'était un rat de noble mine,
    Digne du crayon de Callot ;
    Il égayait notre cantine
    Par sa malice et son grelot.
    La tête haute et l'œil farouche,
    Il semblait dire a l'étranger :
    Au large ! et malheur à qui touche
    Le rat du Septième Léger !
    Au large ! et malheur à qui touche
    Le rat du Septième Léger !

    Gaspard, luron des moins novices,...

  • Ô coeur léger, ô courage mal seur,
    Penses tu plus que souffrir je te puisse ?
    Ô bonté creuze, ô couverte malice,
    Traitre beauté, venimeuse doulceur !

    Tu estois donc tousjours seur de ta soeur ?
    Et moy, trop simple, il falloit que j'en fisse
    L'essay sur moy, et que tard j'entendisse
    Ton parler double et tes chantz de chasseur ?

    Despuis le...

  • Pourquoi pour mon malheur eus-je l'oeil si léger ?
    Pourquoi le sens si prompt, et l'esprit si fragile,
    Que de voir, que d'aimer, et que de m'engager
    A servir un bel oeil d'un labeur inutile ?

    Pour avoir vu je meurs, mais d'une mort subtile
    Qui renaît d'elle-même et ne fait que changer,
    Pour aimer je me vois tous les jours outrager,
    Et servant je...

  • Jusqu'au ciel d'azur gris le pré léger s'élève
    Comme une route fraîche inconnue aux vivants ;
    La mouillure de l'herbe et de la jeune sève

    Répand dans l'air rêveur son haleine d'argent.
    Sur les bords de ce pré le bouleau se balance
    Avec le merisier profond dans ses rameaux
    Où des moineaux dorés sautillent en silence
    Comme aux pures saisons d'un...

  • Septembre au ciel léger taché de cerfs-volants
    Est favorable à la flânerie à pas lents,
    Par la rue, en sortant de chez la femme aimée,
    Après un tendre adieu dont l'âme est parfumée.
    Pour moi, je crois toujours l'aimer mieux et bien plus
    Dans ce mois-ci, car c'est l'époque où je lui plus.
    L'après-midi, je vais souvent la voir en fraude ;
    Et, quand j'ai dû...

  • Le soir léger, avec sa brume claire et bleue,
    Meurt comme un mot d'amour aux lèvres de l'été,
    Comme l'humide et chaud sourire heureux des veuves
    Qui rêvent dans leur chair d'anciennes voluptés.
    La ville, pacifique et lointaine, s'est tue.
    Dans le jardin pensif où descend le repos
    Frissonne avec un frais murmure un épi d'eau
    Dont la tige se rompt...