Dans l’air léger, dans l’azur rose,
Un grêle fil d’or rampe et luit
Sur les mornes que l’aube arrose.
Fleur ailée, au matin éclose,
L’oiseau s’éveille, vole et fuit
Dans l’air léger, dans l’azur rose.
L’abeille boit ton âme, ô rose !
L’épais tamarinier bruit
Sous les mornes que l’aube arrose.
La brume, qui palpite et n’ose,
Par frais soupirs s’épanouit
Dans l’air léger, dans l’azur rose.
Et la mer, où le ciel repose,
Fait monter son vaste et doux bruit
Sur les mornes que l’aube arrose.
Mais les yeux divins que j’aimais
Se sont fermés, et pour jamais,
Dans l’air léger, dans l’azur rose !