Des flots du temps apparais, ma bien-aimée,
Avec tes bras marmoréens, avec ta longue chevelure blonde
Et ta face, diaphane comme la face de la blanche cire,
Amaigrie par l’ombre des douleurs poignantes !
De ton doux sourire tu consoles mes yeux,
O femme parmi les étoiles et étoile parmi les femmes ;
Et quand tu tournes ta tête vers ton épaule gauche...
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Quoi ! les flots sont calmés, et les vents sans colère
Aplanissent la route où je vais m’égarer !
J’ai vu briller le phare, et l’onde qui s’éclaire
Double l’affreux signal qui doit nous séparer !
Que fait-il ? Ah ! s’il dort, il rêve son amie ;
Bercé dans mon image, il attend le réveil :
Comme l’onde paisible, il me croit endormie,
Et son rêve abusé... -
A Émile Bergerat.
Flots qui portiez la vie au seuil obscur des temps,
Qui la roulez toujours en embryons flottants
Dans le flux et reflux du primitif servage,
Eternels escadrons cabrés sur un rivage
Ou contre un roc, l'écume au poitrail, flots des mers,
Que vos bruits et leur rythme immortel me sont chers !
Partout où recouvrant récifs, galets de... -
Un jour je vis, debout au bord des flots mouvants,
Passer, gonflant ses voiles,
Un rapide navire enveloppé de vents,
De vagues et d'étoiles ;
Et j'entendis, penché sur l'abîme des cieux,
Que l'autre abîme touche,
Me parler à l'oreille une voix dont mes yeux
Ne voyaient pas la bouche :
"Poëte, tu fais bien ! Poëte au triste front,
Tu...