• Quand vient la saison printanière,
    Une fleur à ma boutonnière
    Me rend son esclave quasi,
    À ce point qu’elle me pénètre !…
    Cela vous étonne peut-être,
    Il en est cependant ainsi.

    Cette fleur que j’aurai choisie
    Dirigera ma fantaisie
    À son gré, pendant tout un jour,

    Influencera ma pensée,...

  •  

    Sylphe léger, fils des molles rosées,
    J’aime à bondir sur les gazons en fleurs,
    Et l’arc-en-ciel aux teintes irisées
    Fait à mon front chatoyer ses couleurs ;
    Sur un brin d’herbe, en passant, je me pose,
    Et, sous mes pieds, bourdonnent les sillons ;
    J’ai, pour tunique, une feuille de rose,
    J’ai, pour voler, l’aile des papillons.

    Quand...

  • Voyez-vous de l'or de ces urnes
    S'échapper ces esprits des fleurs,
    Tout trempés de parfums nocturnes,
    Tout vêtus de fraîches couleurs?

    Ce ne sont pas de vains fantômes
    Créés par un art décevant,
    Pour donner un corps aux arômes
    Que nos gazons livrent au vent.

    Non chaque atome de matière
    Par un esprit est habité ;
    Tout sent, et la...

  • Répondez-moi, fleurs embaumées,
    Que vous dit la brise en pleurant,
    Quand, sur vos corolles aimées,
    Elle arrête son vol errant ?...

    — Dans vos calices, nous dit-elle,
    A vos parfums baignant mon aile,
    Je viens, de ma plainte éternelle,
    Éteindre un instant le soupir... —

    Ainsi, dans une âme de femme,
    Doux foyer d'amour et de flamme,
    Le...

  • Oh ! de l'air ! des parfums ! des fleurs pour me nourrir !
    Il semble que les fleurs alimentent ma vie ;
    Mais elles vont mourir.... Ah ! je leur porte envie :
    Mourir jeune, au soleil, Dieu ! que c'est bien mourir !

    Pour éteindre une fleur il faut moins qu'un orage :
    Moi, je sais qu'une larme effeuille le bonheur.
    À la fleur qu'on va fuir qu'importé un long...

  • Ton œil ne peut saisir les fleurs que tu fais naître
    Quand tu daignes fouler le sol ;
    Il faut avoir mon cœur, vois-tu, pour les connaître
    Il faut t’aimer d’un...

  • Des avalanches d’or du vieil azur, au jour
    Premier et de la neige éternelle des astres
    Jadis tu détachas les grands calices pour
    La terre jeune encore et vierge de désastres,

    Le glaïeul fauve, avec les cygnes au col fin,
    Et ce divin laurier des âmes exilées
    Vermeil comme le pur orteil du séraphin
    Que rougit la pudeur des aurores foulées,

    L’...

  • Des avalanches d’or du vieil azur, au jour
    Premier et de la neige éternelle des astres,
    Jadis tu détachas les grands calices pour
    La terre jeune encore et vierge de désastres,

    Le glaïeul fauve, avec les cygnes au col fin,
    Et ce divin laurier des âmes exilées
    Vermeil comme le pur orteil du séraphin
    Que rougit la pudeur des aurores foulées

    L’...

  • En ces heures de jeune et bel avril dardé,
    L’hiver, à tout jamais, semble barricadé
    Là-bas, au nord, derrière un mur géant de glace.
    Des souffles doux à de longs vols d’oiseaux s’enlacent
    Et visitent les champs, les bois et les vergers.
    Les abricotiers clairs et les pêchers légers
    Se décorent de fleurs blanches, roses, vermeilles
    Pour leurs noces avec...

  • C’était une de ces nuits blondes
    Qu’il fait après les jours brûlants :
    Pleine d’aurores vagabondes
    Et de crépuscules brûlants.

    Les arbres, décor sympathique
    Sur la lune dans sa rondeur,
    Produisaient cet effet d’optique
    Qui supprime la profondeur.

    Mais le grand ciel bleu par derrière,
    Reculait en s’arrondissant,
    Avec ses perles de...