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    J’AIME tes yeux, j’aime ton front,
    O ma rebelle, ô ma farouche,
    J’aime tes yeux, j’aime ta bouche
    Où mes baisers s’épuiseront.

    J’aime ta voix, j’aime l’étrange
    Grâce de tout ce que tu dis,
    O ma rebelle, ô mon cher ange,
    Mon enfer et mon paradis !

    J’aime tout ce qui le fait belle,
    De tes pieds jusqu’à tes cheveux,
    O toi vers...

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    Le canal endort ses flots,
                   Ses échos,
         Et le zéphyr nous verse
         Des parfums purs et doux.
               Le flot nous berce,
              Endormons-nous !

    Les voix emplissent les airs
                   De concerts,
         Et le vent les disperse
         Avec nos baisers fous.
              Le flot nous berce,...

  • Brisez-leur pattes et vertèbres,
    Chassez les rats, les rats.
    Et puis versez du froment noir,
    Le soir,
    Dans les ténèbres.

    Jadis, lorsque mon cœur cassa,
    Une femme le ramassa
    Pour le donner aux rats.

    — Brisez-leur pattes et vertèbres.

    Brisez-leur pattes et vertèbres,
    Chassez les rats, les rats.
    Et puis...

  • Celui qui n’a rien dit
    Est mort, le cœur muet,
    Lorsque la nuit
    Sonnait
    Ses douze coups
    Au cœur des minuits fous.

    — Serrez-le vite en un linceul de paille,
    Les poings noués, et qu’il s’en aille.

    Celui qui n’a rien dit
    M’a pris mon âme et mon esprit.

    Celui qui n’a rien dit
    Est mort, le cœur muet,...

  • Je suis celui qui vaticine
    Comme les tours tocsinnent.

    J’ai vu passer à travers champs
    Trois linceuls blancs
    Qui s’avançaient, comme des gens.

    Ils portaient des torches ignées,
    Des faux blanches et des cognées.

    Peu importe l’homme qu’on soit,
    Moi seul je vois

    Je suis celui qui vaticine
    Comme les tours...

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    Le crapaud noir sur le sol blanc
    Me fixe indubitablement
    Avec des yeux plus grands que n’est grande sa tête ;
    Ce sont les yeux qu’on m’a volés
    Quand mes regards s’en sont allés,
    Un soir, que je tournai la tête.

    Mon frère ? — il est quelqu’un qui ment,
    Avec de la farine entre ses dents ;
    C’est lui, jambes et bras en...

  • Les rats du cimetière proche,
    Midi sonnant,
    Bourdonnent dans la cloche.

    Ils ont mordu le cœur des morts
    El s’engraissent de ses remords.

    Ils dévorent le ver qui mange tout
    Et leur faim dure jusqu’au bout.

    Ce sont des rats
    Mangeant le monde

    Les rats du cimetière proche,
    Midi sonnant,
    Bourdonnent dans...

  • Vous aurez beau crier contre la terre,
    La bouche dans le fossé,
    Jamais aucun des trépassés
    Ne répondra à vos clameurs amères.

    Ils sont bien morts, les morts,
    Ceux qui firent jadis la campagne féconde ;
    Ils font l’immense entassement de morts
    Qui pourrissent, aux quatre coins du monde,
    Les morts.

    Alors

    Vous...

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    L’humide éclat du lys, le blond duvet des pêches
    Seraient moins doux pour moi, moins frais que ton baiser.
    L’abeille du désir vole et veut se poser,
    Veut se poser, ô fleur ! à tes lèvres si fraîches.

    La rose ouvre son cœur à l’amoureuse mouche,
    Et l’enivre de miel et la berce au zéphyr.
    Quand pourrai-je, à mon tour, sur tes lèvres cueillir,
    ...

  • Échos, souffles, concerts de l'onde et du feuillage !
    Que seraient vos accents, vos bruits, vos mille sons,
    Si le poète ému, traduisant ce langage,
    N'exprimait en ses vers l'âme de vos chansons ?...

    G. M.

    I

    Je suis, je suis la folle brise,
    Le soupir de l'aube ou du soir ;...