Quand l’été vient, le pauvre adore !
L’été, c’est la saison de feu,
C’est l’air tiède et la fraîche aurore ;
L’été, c’est le regard de Dieu.
L’été, la nuit bleue et profonde
S’accouple au jour limpide et...
Quand l’été vient, le pauvre adore !
L’été, c’est la saison de feu,
C’est l’air tiède et la fraîche aurore ;
L’été, c’est le regard de Dieu.
L’été, la nuit bleue et profonde
S’accouple au jour limpide et...
Baal n’est pas tombé ; son temple,
Antre du vieux crime immortel,
Rayonne ; et Baal se contemple
Et s’adore assis sur l’autel ;
Il triomphe ; il a dans sa crypte
La vieille Inde et la vieille Égypte ;
Baal resplendit au milieu
Entre l’idole et la momie ;
Et la sombre terre endormie
Rêve que ce monstre est son Dieu.
Les deux...
J’eus toujours de l’amour pour les choses ailées.
Lorsque j’étais enfant, j’allais sous les feuillées,
J’y prenais dans les nids de tout petits oiseaux.
D’abord je leur faisais des cages de roseaux
Où je les élevais parmi des...
En l’an du Christ quinze cent treize,
Un jour, la Discorde & le Vent,
Par la Beauce, tout à leur aise
Cheminaient, au soleil levant.
Devisant ensemble ; ils arrivent
Dans la ville de Chartres ; puis,
Après vingt cercles qu’ils décrivent,
Ils prennent la Ruelle-au-Puits
Qui longe, en étroite spirale,
Le flanc nord de la cathédrale...
« POUR toujours ! » me dis-tu, le front sur mon épaule.
Cependant nous serons séparés, c’est le sort.
L’un de nous le premier sera pris par la mort
Et s’en ira dormir sous l’if ou sous le saule.
Vingt fois, les vieux marins qui flânent sur le môle
Ont vu, tout pavoisé, ce brick rentrer au port ;
Puis, un jour, le navire est parti...
L’espoir divin qu’à deux on parvient à former
Et qu’à deux on partage,
L’espoir d’aimer longtemps, d’aimer toujours, d’aimer
Chaque jour davantage ;
Le désir éternel, chimérique et touchant,
Que les amants soupirent,
A l’instant adorable où, tout en se cherchant,
Leurs lèvres se respirent ;
Ce désir décevant, ce cher espoir trompeur,
...
Toujours je pleure au nom de mon enfant :
Sans sa beauté rien n’est beau dans ma vie.
Du monde et de ses biens, c’est le seul que j’envie,
Mais je ne l’attends plus, la mort me le défend.
Je le revois dans la fleur éphémère ;
Elle apparaît pour sourire et périr :
Comme elle, mon enfant, sur le sein de sa mère,
Après avoir souri, se...
Tu seras éternellement,
Qu’on te nomme esprit ou matière ;
Cette vie est un court moment
De l’existence tout entière.
Prends une pierre et brise-la,
Prends les morceaux, mets-les en poudre :
La même pierre est toujours là,
Tu ne peux rien que la dissoudre ;
Livre ton âme à des amours
Qui la brisent et l’exténuent :
Elle...
Toujours je la connus pensive et sérieuse :
Enfant, dans les ébats de l’enfance joueuse
Elle se mêlait peu, parlait déjà raison ;
Et, quand ses jeunes sœurs couraient sur le gazon,
Elle était la première à leur rappeler l’heure,
À dire qu’il fallait regagner la demeure ;
Qu’elle avait de la cloche entendu le signal ;
Qu’il était défendu d’approcher...
XV
Toujours le même fait se répète ; il le faut.
Le trône abject s'adosse à l'illustre échafaud ;
L'aigle semble inutile et ridicule aux grues ;
On traîne Coligny par les pieds dans les rues ;
Dante est fou ; Rome met à la porte Caton ;
Et Rohan bat Voltaire à grands coups de bâton.
Soyez celui qui lutte, aime, console,...