• [3] Avant-propos

    Ich kann mein Buch doch nennen, wie ich will
    Und orthographisch nach Belieben schreiben!
    Wer mich nicht lesen mag, der laß es bleiben.
    Ich darf den Sau, das Klops, das Krokodil
    ...

  • DERNIERS VERS DE NOURRIT

    Le cygne, lorsqu’il sent venir l’heure suprême,
                    En chants mélodieux
    À la blonde lumiêre, au beau fleuve qu’il aime,
                    Soupire ses adieux !

    Ainsi cette pauvre âme, à la rive lointaine,...

  • Ce poète terrible et divinement doux,
    Plus large que Corneille et plus haut que Shakespeare,
    Grand comme Eschyle avec ce souffle qui l’inspire,
    Ce Calderon mystique et mythique est à nous.

    Oui, cette gloire est nôtre et nous voici jaloux
    De le dire bien haut à ce siècle en délire :
    Calderon, catholique avant tout, noble lyre
    Et saints accents, et bon...

  • I

    Ainsi, toujours, vers l’azur noir
    Où tremble la mer des topazes,
    Fonctionneront dans ton soir
    Les Lys, ces clystères d’extases !

    À notre époque de sagous,
    Quand les Plantes sont travailleuses,
    Le Lys boira les bleus dégoûts
    Dans tes Proses religieuses !

    − Le lys de monsieur de Kerdrel,
    Le Sonnet de mil huit cent trente,
    Le...

  • Ce n’est pas un travail de nègre,
    Pour l’estomac, de faire maigre,
    De temps en temps. De plus, disons
    Qu’il le faut. De même qu’il urge
    Paraît-il, de prendre une purge,
    À chaque retour des saisons.

    Ainsi donc, ce jeûne est conforme
    À la santé comme à la norme.
    Outre — j’en appelle à Comus —
    Qu’avec les seuls mets qu’autorise
    Notre...

  • Élégie

    Cruelle, à quel propos prolonges-tu ma peine ?
    Qui t'a sollicitée à renouer ma chaîne,
    Quel démon ennemi de mes contentements
    Me vient remettre encore en tes enchantements ?
    Mon mal allait finir, et déjà ma pensée
    Ne gardait plus de toi qu'une Image effacée,
    Ma fièvre n'avait plus que ce frisson léger,
    Qui du dernier accès achève le...

  • À Léon Vanier.

    Mon jardin fut doux et léger,
    Tant qu'il fut mon humble richesse :
    Mi-potager et mi-verger,
    Avec quelque fleur qui se dresse
    Couleur d'amour et d'allégresse,
    Et des oiseaux sur des rameaux,
    Et du gazon pour la paresse.
    Mais rien ne valut mes ormeaux.

    Dans ma claire salle à manger
    Où du vin fit quelque prouesse,...

  • A Mérante

    Au printemps, quand les nuits sont claires,
    Quand on voit, vagues tourbillons,
    Voler sur les fronts les chimères
    Et dans les fleurs les papillons,

    Pendant la floraison des fèves,
    Quand l'amant devient l'amoureux,
    Quand les hommes, en proie aux rêves,
    Ont toutes ces mouches sur eux,

    J'estime qu'il est digne et sage...

  • Marchands de grec ! marchands de latin ! cuistres ! dogues!
    Philistins ! magisters ! je vous hais, pédagogues !
    Car, dans votre aplomb grave, infaillible, hébété,
    Vous niez l'idéal, la grâce et la beauté !
    Car vos textes, vos lois, vos règles sont fossiles !
    Car, avec l'air profond, vous êtes imbéciles !
    Car vous enseignez tout, et vous ignorez tout !
    ...

  • [...] Sus, sus, il faut partir, il faut trousser bagage,
    J'entends les grands hérauts de la divinité
    Qui me viennent sommer au céleste voyage,
    Seigneur, loge mon âme au sein de ta bonté.

    Adieu, soleil, qui sors de l'onde marinière
    Pour faire voir à tous ce petit monde, adieu,
    Je vais voir un soleil, dont la pure lumière
    Ravit les habitants de la...