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    Oiseaux ! oiseaux que j’envie
    Votre sort et votre vie !

    Votre gentil gouvernail,
    Votre infidèle pennage,
    Découpé sur le nuage,
    Votre bruyant éventail.

    Oiseaux ! oiseaux ! que j’envie
    Votre sort et votre vie !

    Vos jeux, aux portes du ciel ;
    Votre voix sans broderie,
    Écho d’une autre patrie,
    Où notre bouche est sans...

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    Que sais-je ?

    Toi qui, pour découvrir l’astre d’un nouveau monde,
    Lanças, plus d’une fois, ton esquif orgueilleux
    Sur l’abîme grondant d’une mer vagabonde
    Qui du sein de nos ports souriait à tes yeux,
    Mais qui revins toujours de ton lointain voyage
    La voile déchirée et les mâts en débris,
    Sans avoir entrevu les palmiers du...

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    TOUT pleins de caresses vermeilles
    Des frissons d’or venus du ciel,
    S’envolent, comme des abeilles
    De ta chevelure de miel.

    Et ces filles de la lumière,
    L’aile vibrante de plaisir,
    Ont fait de ta blonde crinière
    La ruche où pose mon désir.

    Leur essaim sur tes lèvres fraîches
    Des roses laissa la clarté ;
    Mais tout le poison...

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    COMME le vol d’une hirondelle,
    Sur un ciel d’aube aux blancs rideaux,
    Double, en passant, une ombre d’aile,
    Se dessinent tes noirs bandeaux.

    Leur ombre jumelle se joue
    Sur le ciel de ton front qui luit,
    Et, jusqu’aux roses de tes joues
    De sa corolle étend la nuit.

    Avant que l’hiver n’effarouche
    L’oiseau fidèle, si tu veux,
    ...

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    Or, la pourpre vêt la véranda rose
    Au motif câlin d’une mandoline,
    En des sangs de soir, aux encens de rose,
    Or, la pourpre vêt la véranda rose.

    Parmi les eaux d’or des vases d’Egypte,
    Se fanent en bleu, sous les zéphirs tristes,
    Des plants odorants qui trouvent leur crypte
    Parmi les eaux d’or des vases d’Egypte.

    La musique embaume...

  • À Sully-Prudhomme.

    D’être ou de n’être pas je n’ai point eu le choix,
    Mais, dans ce siècle vide, ennuyeux et bourgeois
    Je suis comme un enfant volé par des tziganes,
    Qui chassa les oiseaux avec des sarbacanes,
    Et devint saltimbanque et joueur de guzla.
    Longtemps il n’a mangé que le pain qu’il vola,
    Et, comme un...

  • Voici les jours où les pommiers
    S'éveillent dans leur neige rose ;
    L'aube des soleils printaniers
    Caresse la splendeur des roses ;
    L'azur immaculé des cieux,
    Par l'onde calme est reflété...
    Et les beaux oiseaux amoureux
    Vont chanter.

    Voici les soirs où le verglas
    Alourdit la grâce des branches :
    La tige souple des lilas
    Sous le...

  • I' bruinait... L'temps était gris,
    On n'voyait pus l'ciel... L'atmosphère,
    Semblant suer au d'ssus d'Paris,
    Tombait en bué' su' la terre.

    I' soufflait quéqu'chose... on n'sait d'où,
    C'était ni du vent ni d'la bise,
    Ça glissait entre l'col et l'cou
    Et ça glaçait sous not' chemise.

    Nous marchions d'vant nous, dans l'brouillard,
    On...

  • Il est un air pour qui je donnerais
    Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
    Un air très-vieux, languissant et funèbre,
    Qui pour moi seul a des charmes secrets.

    Or, chaque fois que je viens à l'entendre,
    De deux cents ans mon âme rajeunit :
    C'est sous Louis treize; et je crois voir s'étendre
    Un coteau vert, que le couchant jaunit,

    Puis un...