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    Comme au front monstrueux d'une bête géante
    Des yeux, des yeux sans nombre, effroyables, hagards,
    Les Astres, dans la nue impassible et béante,
    Versent leurs rayons d'or pareils à des regards.

    Des haines, des amours, tout ce qui fut le monde,
    Vibrent dans ces regards obstinés et vainqueurs ;
    Et la bête, sans doute, a broyé bien des cœurs,
    Pour...

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    L’ÉTOILE.

    Où vas-tu, comète insensée,
    À travers l’océan des airs ?

    LA COMÈTE.

    Docile au dieu qui m’a lancée,
    Visiter d’autres univers.

    L’ÉTOILE.

    De cieux en cieux, de monde en monde
    Veux-tu donc t’égarer toujours,
    Sans loi qui règle de ton cours
    La force aveugle et vagabonde ?

    LA COMÈTE.

    Et que sais-tu,...

  • Le hault pouvoir des astres à permis
    (Quand je nasquis) d’estre heureuse & servie :
    Dont congnoissant celuy, qui m’est promis,
    Restee suis sans sentyment de vie,
    Fors le sentir du mal, qui me convie
    A regraver ma dure impression
    D’amour cruelle, & doulce passion,
    Ou s’apparut celle divinité,
    Qui me cause l’imagination
    A contempler...

  • Le haut pouvoir des Astres a permis -
    Quand je naquis - d'être heureuse et servie :
    Dont, connaissant celui qui m'est promis,
    Restée suis sans sentiment de vie,
    Fors le sentir du mal, qui me convie
    A regraver ma dure impression
    D'amour cruelle, et douce passion,
    Où s'apparut celle divinité,
    Qui me cause l'imagination
    A contempler si haute...

  • Des astres tournoyans la danse coustumiere
    Cessera d'embrasser du monde la rondeur,
    Phebus ira la nuict, et sa nuitale Soeur
    De son char brillonnant guidera la carriere.

    La flame sans chaleur, l'air privé de lumiere,
    Sans fermeté la terre, et l'onde sans froideur,
    De leur estre perdront l'efficace vigueur,
    Et tout ira confus en la masse premiere....

  • Les planettes ; les cieux, les astres, les estoilles,
    Les eaux, la terre, l'aer, les poissons escaillés,
    Les bestes des forests, les oyseaux esmaillés,
    Les petits animaux des terrestres mouëlles.

    Les ans, les moys, les jours, et les nuits tisse-voiles,
    La course des saisons, ouvrages entaillés
    De l'ouvrier souverain, tel qu'il les a baillés,
    On...

  • Le feu brusque, et leger, aus Astres s'achemine,
    Nostre ame tient du feu : la terre, l'eau, ni l'aer,
    A sa vivacité ne se peut esgaler :
    Aussi le feu les passe, et sur chacun domine.

    Les metaus fréchement arrachez de la mine,
    S'affinent tous au feu : le feu ne peut celer
    Ses graces, ni vertus : il fait estinceler
    Ses clamez haut et bas, et les Cieus...

  • Mondes qui, chaque soir, à mes regards ravis
    Publiez la grandeur du Créateur suprême,
    Passez-vous les premiers dans un lointain extrême,
    Ou d'autres sont-ils morts, que vous avez suivis ?
    A d'implacables lois êtes-vous asservis ?
    La route parcourue est-elle encor la même ?
    Et, comme les fleurons autour d'un diadème,
    Rayonnez-vous autour des célestes...

  • Des astres, des forêts, et d'Achéron l'honneur,
    Diane au monde haut, moyen et bas préside,
    Et ses chevaux, ses chiens, ses Euménides guide,
    Pour éclairer, chasser, donner mort et horreur.

    Tel est le lustre grand, la chasse et la frayeur
    Qu'on sent sous ta beauté claire, prompte, homicide,
    Que le haut Jupiter, Phébus, et Pluton cuide
    Son foudre moins...

  • Astres cruels, et vous dieux inhumains,
    Ciel envieux, et marâtre nature,
    Soit que par ordre ou soit qu'à l'aventure
    Voise le cours des affaires humains,

    Pourquoi jadis ont travaillé vos mains
    A façonner ce monde qui tant dure ?
    Ou que ne fut de matière aussi dure
    Le brave front de ces palais romains ?

    Je ne dis plus la sentence commune,
    ...