Quand tu luis au-dessus de la forêt mouvante,
On dirait que des feux s'allument tout au fond.
Tu donnes un baiser à l'océan profond,
Et l'océan frémit comme une âme vivante.
Es-tu notre compagne ? Es-tu notre servante ?
Ton éclat nous ravit, ton pouvoir nous...
Léon-Pamphile Le May
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Aux vallons endormis la nuit glisse en silence.
Mes vieux pins sont drapés dans leurs sombres manteaux.
On n'entend plus monter le rythme des marteaux,
On ne voit plus la nef que la vague balance.
Une fauve lueur, comme un éclair de lance,
Embrase un coin du ciel,... -
- Et le mal nous a pris, séduisant, enjôleur,
Comme un filet de soie en ses brillantes mailles.
Eve a senti l'amour embraser ses entrailles ;
Elle a, bénissant Dieu, fait l'homme de douleur.
Dieu m'a dit, irrité : « Tu scelles ton malheur.
Il faut que chaque... -
Comme au milieu des mers d'immobiles vaisseaux,
Depuis des milliers d'ans vous dormez dans vos sables,
Et sur vos fronts, pour vous créer impérissables,
La force et le génie ont imprimé leurs sceaux.
Vainement la lumière, en radieux faisceaux,
Pleut sur vous,... -
Les vapeurs du matin, légères et limpides,
Ondulent mollement le long des Laurentides,
Comme des nuages d'encens.
Au murmure des flots caressant le rivage,
Les oiseaux matineux, cachés dans le feuillage,
Mêlent de suaves accents.
La nature, au réveil, chante... -
Il est un oeil si doux et si plein de candeur
Qu'on dirait une étoffe en la nuit presque éteinte.
La mer au fond d'un autre a mis sa fauve teinte.
Un troisième est fait d'ombre. Et tous ont leur splendeur.
Sous leurs cils veloutés il n'est pas de froideur
Quand le... -
Mondes qui, chaque soir, à mes regards ravis
Publiez la grandeur du Créateur suprême,
Passez-vous les premiers dans un lointain extrême,
Ou d'autres sont-ils morts, que vous avez suivis ?
A d'implacables lois êtes-vous asservis ?
La route parcourue est-elle encor la... -
L'invincible Samson, le fils de Manué,
Qui s'enfuyait avec les portes d'une ville,
Qui tuait, luttant seul, les Philistins par mille,
Et narguait leur pouvoir enfin diminué,
Depuis longtemps incline un corps exténué
Sous les rires moqueurs, dans un labeur servile... -
Dans le champ de Booz, un béni du Seigneur,
Glane, depuis l'aurore, une humble Moabite.
C'est avec Noémi la veuve qu'elle habite,
Veuve aussi... Toutes deux sont des femmes d'honneur
Elles ont vu, là-bas, s'écrouler leur bonheur.
Après le travail long la ruine... -
Dois-tu n'avoir, un jour, qu'un vol de fainéant,
Comme un oiseau lassé d'une course inutile ?
Iras-tu, quand il faut pour te rendre fertile
Des ans par millions, en un jour au néant ?
Sais-tu la profondeur de l'espace béant ?
Le temps qui nous détruit, est-ce qu...