Cathédrale monstre ! Bâtie
Contre le droit et le devoir !
Plan incliné. La sacristie,
Glissante, devient l’abattoir.

Ici les cierges, là les torches.
Dans ce temple, à deux fins construit,
On juxtapose les deux porches
De la lumière et de la nuit.

...
Poet: Victor Hugo

Prends le livre. Assieds-toi dans l'herbe où ton fuseau
Également chargé de laine blanche et noire
Enroule à son ébène et lie à son ivoire
Son double fil oisif que ne rompt nul ciseau.

L'herbe frôle en tremblant tes mains; le ciel est beau
Et la verte prairie...

 

J’OUVRE un livre, et c’est comme une voix que j’entends.
Un visage adorable apparaît dans les lignes.
Si je lis Rodenbach, je vois nager des cygnes
Sur des canaux et dans la brume aux plis flottants.

Je vois des ciels, des mers,...

 
J'entrais dans mes seize ans, léger de corps et d'âme,
Mes cheveux entouraient mon front d'un filet d'or,
Tout mon être était vierge et pourtant plein de flamme,
Et vers mille bonheurs je tentais mon essor.

Lors m'apparut mon ange, aimante créature ;
Un...

 
Je ne vous offre plus pour toutes mélodies
Que des cris de révolte et des rimes hardies.
Oui ! Mais en m’écoutant si vous alliez pâlir ?
Si, surpris des éclats de ma verve imprudente,
Vous...

 

QUOI ? Toujours l’éternel regret !
Toujours l’Alsace et la Lorraine !
Mais la perte est déjà lointaine ;
Un peuple pratique oublierait.

N’avez-vous pas l’instinct secret
Que ce serait la paix certaine,
Si nous abjurions notre haine,...

Quand le livre où s’endort chaque soir ma pensée,
Quand l’air de la maison, les soucis du foyer,
Quand le bourdonnement de la ville insensée
Où toujours on entend quelque chose crier,

Quand tous ces mille soins de misère ou de fête
Qui remplissent nos jours, cercle...

Poet: Victor Hugo

 
Il est frappé, Konrad, sous le drapeau qu’il aime ;
Il tombe dans sa force ; et le combat suprême
Apporte au fier vaincu, fauché dans son printemps,
La belle mort qu’on rêve et qu’on cherche à vingt ans,
Qui vous prend jeune et pur, encor digne d’envie,
La...

 
La prison de Konrad est sombre ; éclairs funèbres,
Ses regards de courroux sillonnent les ténèbres.
Soldat vaincu d’un droit qui succombe avec lui,
Et doutant de ses dieux, insultés aujourd’hui,
Il maudit cette foule au cœur bas et frivole,
Qui fait du crime...

 
À cet âge où, des sens brisant la verte écorce,
La fleur de l’âme éclate et brille dans sa force,
Où tout prend une voix et, d’un accent vainqueur.
Parlant hier aux yeux frappe aujourd’hui le cœur,
Écolier, dans les bois il marchait plein de rêves.
Respirant...