Elle fut magnanime, héroïque et sans tache,
Votre légende, ô fiers enfants de Saint-Eustache !

Quand le reste pliait ; quand, à Saint-Charle en feu,
Sacrifiant leur vie en un suprême enjeu,
Les hardis défenseurs de notre sainte cause,
Martyrs du grand...

 
Quelle plume il faudrait pour rendre avec des mots
Ton héroïque histoire, ô Daulac des Ormeaux !

Montréal, qui, superbe entre nos métropoles,
Dresse aujourd’hui son front couronné de coupoles,
N’était qu’une bourgade, et n’avait pas vingt ans.
Un soir, le...

 
― Une voile ! une voile !...

                                 À ce long cri de joie
Que chaque écho sonore à l’autre écho renvoie,
Un double cri parti de deux points divergents,
Défi des assiégés, hourra des assiégeants,
Clameurs à tous les cœurs par l’...

 
Personne n’a connu ta tombe, ô Du Calvet !
Quand la mort te frappa, personne à ton chevet,
Ni sur ton front penché, ni sur ta lèvre blême,
N’a recueilli le mot du terrible problème
Qui planera toujours sur tes derniers instants !

C’est à ton héroïsme, à tes...

 
C’est par un soir humide et triste de l’automne.

Dans les plis du brouillard la plainte monotone
Du Saint-Laurent se mêle aux murmures confus
Des chênes et des pins dont les dômes touffus
Couronnent les hauteurs de l’île Sainte-Hélène.
Au loin tout est...

 
I

Quand des antiques jougs l’humanité se lasse ;
Quand il est quelque part un peuple à secourir ;
Qui donc à l’horizon voyez-vous accourir ?
À genoux, opprimés ! c’est la France qui passe !

Sans espoir et sans Dieu l’enfant de la forêt
Traîne-t-il sa...

 
Il avait vingt-trois ans, une taille athlétique,
Un grand front qu’éclairait une âme poétique.
Son esprit et son cœur, rarement en défaut,
Plaisaient à tous.

Lorsqu’il monta sur l’échafaud,
Ses frères d’infortune et ses compagnons d’armes
Tombèrent à...

 
Au détour de la plaine où grandit Montréal,
Dans un site charmant, poétique, idéal,
Que longe le chemin de la Côte-des-Neiges,
Où du matin au soir serpentent les cortèges
Qui vont au rendez-vous de ceux qui ne sont plus,
Dans la déclivité d’un immense talus...

 
Je ne suis pas très vieux ; pourtant j’ai souvenance
Du jour où notre fleuve, après un siècle entier,
Pour la première fois vit un vaisseau de France
Mirer dans ses flots clairs son étendard altier.

Ce jour-là, de nos bords ― bonheur trop éphémère ―
Montait...

 
Quand je lis ton histoire héroïque, Ô Vengeur !
Mon cœur français tressaille, et je deviens songeur.

Ce fut un fier tableau dans un immense cadre :
Un seul vaisseau luttant contre toute une escadre,
Troué par les boulets, vaincu, désemparé,
Qui, parmi les...