La première neige ! Elle tombe
Du firmament couleur de plomb,
Moite et froide comme la tombe,
Blanchissant montagne et vallon
Sous le souffle de l’aquilon.
La première neige ! Elle tombe.

Et sous ses épais tourbillons,
Qui croissent et roulent...

 
Je ne célèbre pas aujourd’hui les grands cœurs
Pour qui la foule chante et pour qui l’airain gronde.
Je ne célèbre pas les orgueilleux vainqueurs
Dont les drapeaux sanglants éblouissent le monde
Et laissent derrière eux d’éternelles rancœurs.

Non, je ne...

 
Dans la forêt et sur la cage
Nous étions trente voyageurs.
Crémazie.

Row, Brothers, row, the stream runs fast,
The Rapids are near, and the day light’s past.
Moore.

Dans le lointain des eaux calmes et solennelles
Où la nuit de...

 
De grands nuages gris estompent l’horizon ;
Le soleil jette à peine un regard à la terre ;
Les feuilles et les fleurs roulent sur le gazon,
Et le torrent gonflé gronde comme un tonnerre.

Adieu le soir serein ! adieu le matin clair !
Adieu le frais ombrage...

 
Le doux printemps sourit à la terre charmée,
Et mai fait reverdir les prés et les forêts ;
Des souffles enivrants agitent la ramée ;
Des nuages d’encens s’élèvent des guérets ;
Et l’oiseau, sous le dais de la branche embaumée,
Mêle sa voix aux chants des...

 

Resurrexit !... Un ange a renversé la pierre
Qui recouvrait hier le tombeau du printemps.
Floréal est vainqueur des glaces, des autans,
Et son flamboîment fait clignoter la paupière.

En larges nappes d’or s’épanche la lumière
Sur nos bois que la...

 

Les tueurs de bisons ont terminé leur chasse.

Après avoir posté, de peur du loup vorace,
Des gardiens qui devront protéger les blessés
Et veiller sur les grands animaux terrassés,
Les Métis ont repris le chemin de la tente,
Où les femmes, tremblant des...

 
À Henri d’Arles.

Regardez, tout là-bas ! On voit ― blanches mouettes
Se profilant au bord de l’horizon mouvant ―
Lentement émerger douze voiles coquettes
Sous l’haleine légère et folâtre du vent.

Les fiers Gaspésiens reviennent de la pêche...

 
D’après une fantaisie en prose de Léon Chavignaud.

On a traîné devant le juge de police
Une femme encor jeune, et qui, sous sa pelisse
De velours, semble avoir connu des jours meilleurs.

― Votre nom, accusée ?

...

 
Sur le chaume odorant des champs silencieux
L’âpre paysan lie encore les javelles.
Des torrents de rayons plus chauds tombent des cieux.
Le Fleuve est caressé par des brises nouvelles.

Le dais du firmament aussi paraît nouveau ;
Et l’on dirait, tant l’air...