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    MARIE-ANTONIE.

    « Heureuse, Oh ! bienheureuse entre toutes ses sœurs
    Est l’âme solitaire,
    L’âme qui, méprisant le monde et ses splendeurs,
    Ne voit qu’avec dédain la coupe des erreurs
    Où s’enivre la terre ;
    L’âme qui, toute à Dieu, rêve un autre séjour
    Que ce globe imprégné d’amertume et de vase,
    Et s’endort dans l’extase
    D’un...

  • J'ai vu parfois, ayant tout l'azur pour émail,
    Les nuages d'argent et de pourpre et de cuivre,
    A l'Occident où l'oeil s'éblouit à les suivre,
    Peindre d'un grand blason le céleste vitrail.

    Pour cimier, pour supports, l'héraldique bétail,
    Licorne, léopard, alérion ou guivre,
    Monstres, géants captifs qu'un coup de vent délivre,
    Exhaussent leur...

  • La pauvre fleur disait au papillon céleste :
    - Ne fuis pas !
    Vois comme nos destins sont différents. Je reste,
    Tu t'en vas !

    Pourtant nous nous aimons, nous vivons sans les hommes
    Et loin d'eux,
    Et nous nous ressemblons, et l'on dit que nous sommes
    Fleurs tous deux !

    Mais, hélas ! l'air t'emporte et la terre m'enchaîne.
    Sort cruel !...

  • Plein de spleen nostalgique et de rêves étranges,
    Un soir je m'en allai chez la Sainte adorée,
    Où se donnait, dans la salle de l'Empyrée,
    Pour la fête du Ciel, le récital des anges.

    Et nul garde pour lors ne veillant à l'entrée,
    Je vins, le corps vêtu d'une tunique à franges,
    Le soir où l'on chantait chez la Sainte adorée,
    Plein de spleen...