La terre a vu jadis errer des paladins ;
Ils flamboyaient ainsi que des éclairs soudains,
Puis s’évanouissaient, laissant sur les visages
La crainte, et la lueur de leurs brusques passages ;
Ils étaient, dans des temps d’oppression, de deuil,
De honte, où l’infamie...

Poet: Victor Hugo

Ô Père dont jadis les mains industrieuses
Cette vigne ont planté, vois comme au lieu du fruit
Qu'elle dût rapporter, ingrate elle produit
Pour couronner ton fils des ronces épineuses.

Ces épines étaient les peines crimineuses
Des révoltes de l'homme au paradis...

France, jadis on te soulait* nommer,
En tous pays, le trésor de noblesse,
Car un chacun pouvait en toi trouver
Bonté, honneur, loyauté, gentillesse,
Clergie, sens, courtoisie, prouesse.
Tous étrangers aimaient te suivre.
Et maintenant vois, dont j'ai déplaisance,...

De même que Rousseau jadis fondait en pleurs
À ces seuls mots : « Voilà de la pervenche en fleurs, »
Je sais tout le plaisir qu'un souvenir peut faire.
Un rien, l'heure qu'il est, l'état de l'atmosphère,
Un battement de coeur, un parfum retrouvé,
Me rendent un bonheur...

... Quand mon esprit jadis sujet à ta colère
Aux Champ Élysiens achèvera mes pleurs,
Je verrai les amants qui de telle misère
Goûtèrent tels repos après de tels malheurs,
Tes semblables aussi que leur sentence même
Punit incessamment en Enfer creux et blême,

A...

Qui plus, où est li tiers Calixte,
Dernier décédé de ce nom,
Qui quatre ans tint le papaliste,
Alphonse le roi d'Aragon,
Le gracieux duc de Bourbon,
Et Artus le duc de Bretagne,
Et Charles septième le bon ?
Mais où est le preux Charlemagne ?

...

Dites-moi où, n'en quel pays,
Est Flora la belle Romaine,
Archipiades, ne Thaïs,
Qui fut sa cousine germaine,
Echo, parlant quant bruit on mène
Dessus rivière ou sur étang,
Qui beauté eut trop plus qu'humaine ?
Mais où sont les neiges d'antan ?

Où...

Myrrhe bruloit jadis d'une flamme enragée,
Osant souiller au lict la place maternelle
Scylle jadis tondant la teste paternelle,
Avoit bien l'amour vraye en trahison changée.

Arachne ayant des Arts la Deesse outragée,
Enfloit bien son gros fiel d'une fierté rebelle...

Niobé, tes enfants jadis furent heureux
D'avoir été changés en rochers et en pierre,
Avant que la beauté qui me livre la guerre
Eût fait voir en naissant des effets amoureux.

Car, depuis que ses yeux, ces astres rigoureux,
Eurent de feux, d'attraits, rempli l'...

Avec le même amour que tu me fus jadis
Un jardin de splendeur dont les mouvants taillis
Ombraient les longs gazons et les roses dociles,
Tu m'es en ces temps noirs un calme et sûr asile.

Tout s'y concentre, et ta ferveur et ta clarté
Et tes gestes groupant les...