Comme la main distraite et qui n’a pas de thème
Précis, par la vertu secrète d’un aimant,
Décrit, sans y songer et machinalement,
Un contour au hasard jeté, toujours le même ;

Ainsi va ma pensée, et l’éternel problème
De l’amour la ramène à tracer constamment...

Ma chope est de cristal, de cristal de Bohême,
Brillante comme un prisme. Au fond, pour mon malheur,
Un sot artiste a peint une petite fleur ;
Hélas ! je me serais passé de cet emblème.

Ma chope est de cristal ; en hiver, en été,
Dans la taverne, ou bien sous la...

Poet: Jules Forni

Je n’aurais pas donné ses fautes d’orthographe
Pour les meilleurs feuillets de nos plus beaux romans.
L’an passé, j’ai senti ses ensorcellements,
Je veux être aujourd’hui son historiographe :

Elle était fort jolie. Un galant photographe
L’a gravée au soleil avec...

Le soleil s’est levé rouge comme une sorbe
Sur un étang des bois : — il arrondit son orbe
Dans le ciel embrumé comme un astre qui dort ;
Mais le voilà qui monte en éclairant la brume,
Et le premier rayon qui brusquement s’allume
A toute la forêt donne des feuilles d...

La poésie aussi compte ses Lapeyrouses,
Marins prédestinés aux tempêtes jalouses,
Dignes pourtant d’un meilleur sort ;
Voyageurs qui partaient sous les blondes étoiles,
Heureux, fiers...

Racine est presque un Grec, Corneille est un romain ;
Molière, tout Français, a marqué son chemin
Sur le vieux sol gaulois avec sa muse franche,
Qui marchait nez au vent et le poing sur la hanche,
Œil vif, gorge orgueilleuse et bonnet de travers,
Raillant les faux...

Bon ! des travaux d’autrui tu passes la revue,
D’un œil inquisiteur et d’un soin sans égal
Tu cherches ; mais, hélas ! ton œil a courte vue…
Ton repas de chercheur est un repas frugal.

Et pourtant tu jouis à l’aubaine entrevue ;
Tu signales le point que tu crois...

Vous ne m’aimez plus, je le pense ;
Et j’en suis triste — par malheur ! —
Cela fait un mois de constance :
Après tout, c’est beaucoup d’honneur.

Quittons-nous donc à l’échéance,
Sans prendre le ton querelleur ;
A vous l’oubli, l’indifférence,
Moi, — je...

« Comment mourra Paris ? quels insolents hasards
Oseraient, ce géant, le renverser sur l’herbe ?
Paris qui, d’âge en âge, a noué dans sa gerbe
Les éparses moissons d’Athène et des Césars !

» Lui, palais des palais, et bazars des bazars ;
Le cerveau de l’Europe, et...

Lorsque nous revenons de Perpignan la nuit,
Vers toi mon cœur plus libre et plus léger s’élance
Vers tes yeux alanguis de noble nonchalance,
Pôle mystérieux dont l’aimant me conduit.

Une douceur lactée emplit les cieux : le bruit
Glisse mélodieux à travers le...