• Sous l’herbe haute et sèche où le naja vermeil
    Dans sa spirale d’or se déroule au soleil,
    La bête formidable, habitante des jungles,
    S’endort, le ventre en l’air, et dilatant les ongles.

    De son mufle marbré qui s’ouvre un souffle ardent
    Fume ; la langue rude et rose va pendant ;
    Et sur répais poitrail chaud comme une fournaise,
    Passe par intervalle un...

  • Quoi prévaut ? Culotte ou jupe
    Telle est l’âpre question
    Qui pour le moment occupe
    La publique attention.

    En attendant que dans Rome
    On en ait concilé, je
    Crois que si, tel un homme,
    Tu vas enjambant ton pneu,

    Ô cyclewoman lectrice,
    Une culotte convient
    Plutôt à cet exercice...

  • Mon fils, disait un jour Jupiter à Minos,
    Toi qui juges la race humaine,
    Explique-moi pourquoi l’enfer suffit à peine
    Aux nombreux criminels que t’envoie Alropos.
    Quel est de la vertu le fatal adversaire
    Qui corrompt à ce point la faible humanité?
    C’est, je crois, l’...

  •  
    En vain le meurtrier veut esquiver la hache
    Et le feu vengeur du bourreau :
    Il n’est point d’eau lustrale essangeant cette tache.
    Le fer, est sorti du fourreau ;
    Nonobstant, en son lieu ne rentrera l’épée
    Qu’après avoir trouvé son flanc,
    Et s’être longuement trempée
    Dans ses entrailles, dans son sang.

    C’est en vain, quand la foule et...

  • Par ces temps de rancune, un jour ne passe guère
    Que le couteau ne fasse à l’écart quelque mort.
    Quand on aime le sang, par l’enfer ! on a tort
    De naître dans la peau d’un meurtrier vulgaire.

    Celui qui tue un peuple au grand jour, et s’endort
    Calme, aux râles humains que son genou fait taire,
    Celui-là porte haut...

  •  
    À Théodore de Banville.

    L’an mil quatre cent trois, juste un mois après Pâques,
    Le jour des bienheureux saint Philippe et saint Jacques,
    Très-haut et très-puissant Gottlob, dit le Brutal,
    Baron d’Hildburghausen, comte de Schnepfenthal,
    Grand bailli d’Elbenau, margrave héréditaire
    De Schlotemsdorff, seigneur du fleuve et de la terre,
    Le...

  • Celui que chaque soir votre parole élève,
              Qui pense avec vous de moitié ;
    Celui dont vous savez le plus intime rêve
              Et qui vit de votre amitié ;
    Celui que vous avez laissé voir dans votre âme
              Et s’approcher de votre cœur,
    Afin de lui montrer ce que Dieu dans la femme
              A mis d’amour et de bonheur,
    Quand il n...

  • J’aime la boue humide et triste où se reflète
    Le merveilleux frisson des astres, où le soir
    Revient se contempler ainsi qu’en un miroir
    Qui découvre à demi son image incomplète.

    J’aime la boue humide où la Ville inquiète
    Détache ses lueurs...

  • À Claudius Popelin, maître émailleur.

    Après avoir blanchi sous un grimoire antique,
    Près du creuset, bravant fagots et Montfaucon,
    Sans avoir trouvé l’or ni le basilicon,
    L’ancien souffleur mourait, pauvre et sans viatique.

    Mais, comme pour venger la foi cabalistique,
    La chimie émergeait des fourneaux de Bacon ;
    Et, tâchant d’...

  •  

    Pétra zo névez è Ker-Is
    Mar d’eo ken drant ar igonankiz,
    Ha mar klevan ar biniou
    Ar vombard bag ann télennou [1]

    I

    ...