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    I

    Du fer, du feu, du sang ! C’est elle ! c’est la Guerre
    Debout, le bras levé, superbe en sa colère,
    Animant le combat d’un geste souverain.
    Aux éclats de sa voix s’ébranlent les armées ;
    Autour d’elle traçant des lignes enflammées,...

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    I

    Un peuple florissait, jeune encor dans l’histoire,
    Nourri quatre-vingt ans et de paix et de gloire,
    Libre et grand, riche et fort, beau, puissant, redouté,
    Il s’élançait, joyeux, vers la postérité.
    Son or, de l’ancien monde appelait l’indigence ;
    Ses champs et ses maisons regorgeaient d’opulence ;
    Son pays, de trésors jonché de toute parte,...

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    La foule était tragique et terrible ; on criait :
    À mort ! Autour d'un homme altier, point inquiet,
    Grave, et qui paraissait lui-même inexorable,
    Le peuple se pressait : À mort le misérable !
    Et, lui, semblait trouver toute simple la mort.
    La partie est perdue, on n'est pas le plus fort,
    On meurt, soit. Au milieu de la foule accourue,
    Les...

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    Italie, en combats terre toujours féconde,
    Toi, dont l'antique gloire illumine le monde ;
    Foyer resplendissant de génie et de foi,
    Toi, dont le front serein domina les orages,
    Et qui toujours as vu, dans l'histoire des âges,
    Les siècles qui passaient s'incliner devant toi !

    Du divin Raphaël immortelle patrie,
    Toi, dont le nom suave est une...

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    « Des bords du Dniéper aux mers de l'Amérique,
    « Des rivages du Don aux flots de la Baltique,
    « Mon aigle à double tête étend son vol vainqueur;
    « Les peuples ont gardé l'empreinte de sa serre,
    « Et, tremblant désormais au bruit de son tonnerre,
    « Se taisent de frayeur.

    « Pour acheter les rois j'ai l'or de Sibérie;
    « J'ai les îles d'Aland au...

  • Ô fatale rencontre ! au fond d’un chemin creux
    Se chauffait au soleil, sur le talus ocreux,
    Un reptile aussi long qu’un manche de quenouille.
    Mais le saut effaré d’une pauvre grenouille
    Montrait que le serpent ne dormait qu’à moitié !
    Et je laissai, l’horreur étranglant ma pitié,
    Sa gueule se distendre et, toute grande ouverte,
    Se fermer lentement sur...

  • Les gueux, les gueux,
    Sont les gens heureux ;
    Ils s’aiment entre eux.
    ...

  • Au dessus du bétail ahuri des humains
    Bondissaient en clartés les sauvages crinières
    Des mendieurs d’azur le pied dans nos chemins.

    Un noir vent sur leur marche éployé pour bannières
    La flagellait de froid tel jusque dans la chair,
    Qu’il y creusait aussi d’irritables ornières.

    Toujours avec l’espoir de rencontrer la mer,
    Ils voyageaient sans pain,...

  • Au dessus du bétail ahuri des humains
    Bondissaient en clartés les sauvages crinières
    Des mendieurs d’azur le pied dans nos chemins.

    Un noir vent sur leur marche éployé pour bannières
    La flagellait de froid tel jusque dans la chair,
    Qu’il y creusait aussi d’irritables ornières.

    Toujours avec l’espoir de rencontrer la mer,
    Ils voyageaient sans pain,...

  • Au-dessus du bétail écœurant des humains,
    Bondissaient par instants les sauvages crinières
    Des mendiants d’azur damnés dans nos chemins.

    Un vent mêlé de cendre effarait leurs bannières
    Où passe le divin gonflement de la mer,
    Et creusait autour d’eux de sanglantes ornières.

    La tête dans l’orage, ils défiaient l’enfer :
    Ils voyageaient sans pains,...