• C’est le roi de la plaine et des gras pâturages.
    Plein d’une force lente, à travers les herbages
    Il guide en mugissant ses compagnons pourprés
    Et s’enivre à loisir de la verdeur des prés.
    Tel que Zeus, sur les mers portant la vierge Europe,
    Une blancheur sans tache en entier l’...

  • C’est le roi de la plaine et des gras pâturages.
    Plein d’une force lente, à travers les herbages,
    Il guide en mugissant ses compagnons pourprés
    Et s’enivre à loisir de la verdeur des prés.

    Tel que Zeus, sur les mers portant la vierge Europe,
    Une blancheur sans tache en entier l’enveloppe.
    Sa corne est fine, aux bouts recourbés et polis ;
    Ses fanons...

  • Souvent nous fuyons en petit coupé,
    Car chez moi toujours la sonnette grince.
    Et les visiteurs qu’en vain l’on évince
    Chassent le plaisir de mon canapé.

    Couple par l’amour et l’hiver groupé,
    Nous nous serrons bien, car la bise pince ;
    Sur mon bras se cambre un corps souple et mince,
    D’un châle à longs plis bien enveloppé.

    Dans une voiture au...

  • C’est la fête ; la fête en or des fumiers gras.
    On la voit s’avancer sur des chemins de boue,
    À travers les hameaux flamands, serrés en tas,
    Autour de longs marais où les foulques s’échouent.

    Une odeur lourde et violente envahit l’air
    Et se mêle aux brouillards qui, dès le matin, fument ;
    Et midi la dilate avec ses rayons clairs
    Et les bêtes des prés...

  •  
    Oh ! quel farouche bruit font dans le crépuscule
    Les chênes qu’on abat pour le bûcher d’Hercule !
    VICTOR HUGO.

    Le bûcher dressé là pour ce nouvel Hercule,
    Emplit l’horizon rouge et le ciel empourpré ;
    Et la nuit s’illumine et tout entière brûle
    A l’ardente splendeur de ce couchant sacré.

    Au brasier fraternel où se tordent...

  • Vingt ouvriers

    Invisibles, là-haut, parmi les madriers,
    À coups de reins, à coups de pieds,

    Sonnent et sonnent.

    Et sur les toits serrés en tas

    Tombent, bondissent et ricochent
    Les glas,
    Et par les trous des abat-sons
    S’éparpillent les sons
    Et...

  •                               I

    La foule au seuil d’un temple en priant est venue ;
    Mères, enfants, vieillards gémissent réunis ;
    Et l’airain qu’on balance ébranle dans la nue
          Les hauts clochers de Saint-Denis.
    Le sépulcre est troublé dans ses mornes ténèbres.
          La Mort de ces couches funèbres
          Resserre les rangs incomplets.
    ...

  •  
    Non, tu ne connais pas encor
    Ce sentiment d'ivresse et de mélancolie
    Qu'inspire d'un beau jour la splendeur affaiblie.
    Toi qui n'as pas vu les flots d'or,
    Où nage à son couchant un soleil d'Italie,
    Inonder du Forum l'enceinte ensevelie
    Et le temple détruit de Jupiter Stator !

    Non, tu ne connais pas l'irrésistible empire
    Des beautés qu'il...

  • Vertigineusement, j’allais vers les Étoiles…
    Mon orgueil savourait le triomphe des dieux,
    Et mon vol déchirait, nuptial et joyeux,
    Les ténèbres d’été, comme de légers voiles…

    Dans un fuyant baiser d’hymen, je fus l’amant
    De la Nuit aux...

  • XII

    Guerre qui veut Tacite et qui repousse Homère !
    La victoire s'achève en massacre sommaire.
    Ceux qui sont satisfaits sont furieux ; j'entends
    Dire : - Il faut en finir avec les mécontents. -
    Alceste est aujourd'hui fusillé par Philinte.
    Faites.

    Partout la mort. Eh bien, pas une plainte.
    O blé que le destin fauche...