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    I

    Triste vieillard, depuis que pour tes cheveux blancs
    Il n’est plus de soutien de tes jours chancelants,
    Que ton fils orphelin n’est plus à son vieux père,
    Renfermé sous ton toit et fuyant la lumière,
    Un sombre ennui t’opprime et dévore ton sein.
    Sur ton siège de hêtre, ouvrage de ma main,
    Sourd à tes serviteurs, à tes amis eux-même,
    Le...

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    I. Le soldat vaudois.

    Sur d’humbles escabeaux, à l’angle d’un vieil âtre,
    Où tremblait dans la cendre une flamme bleuâtre,
    Deux soldats devisaient, l’un près de l’autre assis.
    De leur lampe mourante un reflet indécis
    Projetait sur le mur des ombres fantastiques.
    A la porte, jasaient les vents mélancoliques.
    — « Eh bien ! dit l’un,...

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    IL fait du vent. Je lis. Le vent tourne la page.
    Une fraîcheur délicieuse se propage,
    Embaumée aux parfums du trèfle et du sainfoin.
    On respire l’odeur des champs qu’on ne voit point.
    Et c’est, de cette rue éblouissante et sèche,
    Comme s’il nous montait aux tempes de l’eau fraîche.
    Les arbres accablés bruissent de plaisir,
    Car ils avaient...

  • Le frais matin dorait de sa clarté première
    La cime des bambous et des gérofliers.
    Oh ! les mille chansons des oiseaux familiers
    Palpitant dans l’air rose et buvant la lumière !

    Comme lui tu brillais, ô ma douce lumière,
    Et tu chantais...

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    Quand tintera de tour en tour
    Midi,
    Le charpentier de Locristy
    ...

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    Qu’est-ce que la patrie ? Est-ce un refuge heureux ?
    Quelque molle oasis, à notre goût ornée,
    Que par caprice un jour nous nous sommes donnée,
    Où se parlent d’amour la terre et l’homme entre eux ?

    Non, la patrie impose et n’offre pas ses nœuds ;
    Elle est la terre en nous malgré nous incarnée
    Par l’immémorial et sévère hyménée
    D’une race et d’...

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    Sonnez, clairons d’airain ! sonnez, cloches d’église !
    Drapeaux, gonflez vos plis au souffle de la brise !
    Que partout sous nos cieux éclate la gaîté,
    Que la Marseillaise ouvre à tous les vents son aile,
    Pour chômer aujourd’hui la fête universelle,
    La fête de la France et de l’humanité !

    Oui, que chacun exalte en ce moment la France !…
    La...

  • FRANCE ET ALLEMAGNE

    I

    Ô morne crépuscule !
    Les Suèves et les Hérules
    ...

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    Je m'étais figuré que lorsque cet Etna,
    La Révolution, prit feu, s'ouvrit, tonna,
    Rugit, fendit la terre, et cracha sur le monde
    Sa lave alors terrible et maintenant féconde,
    Que, lorsque, vierge altière et proclamant nos droits,
    L'Idée offrit la guerre au groupe affreux des rois,
    Lorsqu'apparut, hautaine, à travers les fumées,
    Cette Diane, en...

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    ... J’aime à vanter la France ;
    Qu’elle accepte en tribut de périssables fleurs.
    CASIMIR DELAVIGNE.

    Qui la méconnaîtrait cette terre sacrée,
    Si chère à la valeur, des beaux-arts honorée,
    Qu’un rayon du soleil, un seul cri des combats,
    Couvre soudain de fleurs, de fruits et de soldats ;
    Qui, pareille à l’épi courbé par la tempête...