• J'eus cette vision. Les siècles sans repos
    Avaient passé dans l'ombre, ainsi que des troupeaux
    Que le berger pensif ramène à leurs étables
    À l'heure où, pour calmer nos maux inévitables,
    Descend sur nous l'obscur silence de la nuit.
    Dans le brillant palais du roi Zeus, reconstruit
    Au sommet d'un Olympe idéal et céleste,
    Je vis les Dieux. Vainqueurs de...

  • Pour la douzième fois, hier, sur ma demeure,
    Nuit lente, tu passais sans jeter de pavots ;
    Sur mon cœur malheureux je sentais tomber l’heure,
    Et l’écho répétait l’heure avec mes sanglots ;
    Je regardais, sans voir, une lampe inutile
    Dont les rayons brûlaient ma paupière immobile :
    « Elle s’éteint, » disais-je : hélas ! c’étaient mes pleurs,
    Qui d’un...

  •  
    Le dauphin, le triton et l’obèse grenouille
    Diamantant d’écume et d’or Latone nue,
    Divinité marine au dos de la tortue,
    Dieu fluvial riant de l’eau qui le chatouille ;

    La vasque qui retombe ou la gerbe qui mouille,
    La nappe qui décroît, se gonfle ou diminue,
    Et la poussière humide irisant la statue
    Dont s’emperle la mousse ou s’avive la...

  • À Paulowski tout est prestige :
    Jardin, musique ; mais le soir
    Le rhume à son aise y voltige,
    Prenant son aile pour mouchoir.

    La fraîcheur tombant de la nue
    Met une perle à tous les nez ;
    Gluck tousse, Mozart éternue
    Dans les cuivres enchifrenés.

    La chandelle humide et flasque
    Débande sous l’archet mouillé,
    Et la peau du tambour de...

  •  
    Invideo, invideo quia quiescunt.
    (LUTHER.)

    Le soleil pâlissant du pluvieux automne
    A l’humide horizon d’un ciel terne et blafard
    S’éteint ; et sur Paris, océan qui bourdonne,
    S’abaissent, en tous lieux, des trombes de brouillard.

    Seul errant au hasard, la tristesse dans l’âme,
    D’un oeil morne et glacé, j’observe tour à tour,...

  • J’allai donc de mon pas rapide,
    Interwiever, pour mon journal,
    Flammarion, notre intrépide
    Astronome national.

    L’heure me semblait opportune.
    C’était le soir. Je le trouvai
    En train de farfouiller la Lune
    De son télescope éprouvé.

    Avec une grâce parfaite
    Il m’accueillit : « Ah ! ah ! fit-il,
    Vous venez encor pour… la fête ?
    ...

  • Oh ! ce n’est pas la bacchanale
    De la Fête nationale,
    Avec des pistons, des tambours,
    Non plus de lampions, de palmes,
    C’est une fête des plus calmes,
    Sans bastringues dans les faubourgs.

    Cette fête n’est pas mobile.
    Elle est carrément immobile.
    Chaque saison elle revient,
    Soit en ces mois de pur opprobre,
    Janvier, avril, juillet,...

  •  
    Jour de saint Jean-Baptiste, ô fête glorieuse !
    Tu portes avec toi la trace radieuse
    De nos vieux souvenirs français ;
    Rappelant à nos coeurs les vertus de nos pères,
    Tu montres, rayonnant de feux et de lumières,
    Leur gloire et leurs nobles bienfaits.

    Douce et fraîche oasis, par le Seigneur donnée,
    Tu vois les Canadiens revenir chaque année,...

  • Aube joyeuse et joli gel,
    Toute la ville est cristalline
    Et se pare comme un autel :
    Termonde, Alost, Lierre, Malines.

    Ouates, flocons, mousses, linons,
    La neige a chu par avalanches ;
    Si purs et nets sont les pignons,
    Que l’on dirait des nonnes blanches.

    La couche des glaçons vitreux
    Couvre les quais et leurs eaux noires,
    Et les...

  • Il existe deux versions de ce poème.

    Première version[modifier...