du héros de la Germanie
et du plus bel esprit des rois
je n’ai reçu, depuis trois mois,
ni beaux vers, ni prose polie ;
ma muse en est en léthargie.
Je me réveille aux fiers accents
de l’Allemagne ranimée,
aux fanfares de votre armée,
à vos tonnerres menaçants,
qui se mêlent aux cris perçants
des cent voix de la renommée.
Je...
-
-
Vous dont l’Europe entière aime ou craint la justice,
brave et doux à la fois, prudent sans artifice,
roi nécessaire au monde, où portez-vous vos pas ?
De la fièvre échappé, vous courez aux combats !
Vous volez à Fribourg ! En vain La Peyronie
vous disait : « arrêtez, ménagez votre vie !
Il vous faut du régime, et non des soins guerriers :
un héros... -
Ah ! Mon prince, c’est grand dommage
que vous n’ayez point votre image,
un fils par la gloire animé,
un fils par vous accoutumé
à rogner ce grand héritage
que l’Autriche s’était formé.
Il est doux de se reconnaître
dans sa noble postérité ;
un grand homme en doit faire naître :
voyez comme le roi mon maître
de ce devoir s’est acquitté... -
J’ai donc vu ce Potsdam, et je ne vous vois pas ;
on dit qu’ainsi que moi vous prenez médecine.
Que de conformités m’attachent sur vos pas !
Le dieu de la double colline,
l’amour de tous les arts, la haine des dévots ;
raisonner quelquefois sur l’essence divine ;
peu hanter nosseigneurs les sots ;
au corps comme à l’esprit donner peu de repos ;
... -
D’Aremberg, où vas-tu ? Penses-tu m’échapper ?
Quoi ! Tandis qu’à Paris on t’attend pour souper,
tu pars, et je te vois, loin de ce doux rivage,
voler en un clin d’oeil aux lieux de ton bailliage !
C’est ainsi que les dieux qu’Homère a tant prônés
fendaient les vastes airs de leur course étonnés,
et les fougueux chevaux du fier dieu de la guerre
... -
Lorsque deux rois s’entendent bien,
que chacun d’eux défend son bien,
et du bien d’autrui fait ripaille ;
quand un des deux, roi très-chrétien,
l’autre, qui l’est vaille que vaille,
prennent des murs, gagnent bataille,
et font sur le bord stygien
voler des pandours la canaille ;
quand Berlin rit avec Versaille
aux dépens de l’hanovrien,... -
Généreux courtisan d’un roi brillant de gloire,
vous, ministre et témoin de ses vaillants exploits,
l’emploi d’écrire son histoire
devient le plus beau des emplois.
Plus il est glorieux, et plus il est facile ;
le sujet seul fait tout, et l’art est inutile.
Je n’ai pas besoin d’ornement,
je n’ai rien à flatter, et je n’ai rien à taire :
je dois... -
enfant du Pinde et de Cythère,
brillant et sage Algarotti,
à qui le ciel a départi
l’art d’aimer, d’écrire, et de plaire,
et que, pour comble de bienfaits,
un des meilleurs rois de la terre
a fait son conseiller de guerre
dès qu’il a voulu vivre en paix ;
dans vos palais de porcelaine,
recevez ces frivoles sons,
enfilés sans art et... -
Auguste fille et mère de héros,
vous ranimez ma voix faible et cassée,
et vous voulez que ma muse lassée
comme Louis ignore le repos.
D’un crayon vrai vous m’ordonnez de peindre
son coeur modeste et ses brillants exploits,
et Cumberland, que l’on a vu deux fois
chercher ce roi, l’admirer, et le craindre.
Mais des bons vers l’heureux temps est... -
Dans vos projets étudiés
joignant la force et l’artifice,
vous devenez donc un Ulysse,
d’un Achille que vous étiez.
Les intérêts de deux couronnes
sont soutenus par vos exploits,
et des fiers tyrans du génois
on vous a vu prendre à la fois
et les postes et les personnes.
L’ennemi, par vous déposté,
admire votre habileté.
En...