Ô larmes de mon cœur, lorsque la bien-aimée
Fut morte, et que sa tombe, hélas ! fut refermée,
Quand tout fut bien fini, quand je demeurai seul,
Ayant vu cette enfant cousue en son linceul,
Oh ! je ne pleurai pas son âme, non, sans doute !
Car tout me disait bien que l'âme prend sa route
Vers les déserts du ciel éthéré ; qu'étant Dieu,
Elle s'élancera...
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Une nuit, — vous allez bien sûr être incrédule, —
J’étais au coin du feu, lorsqu’en me retournant,
Je vis debout dans l’ombre un hideux revenant.
Minuit sonnait alors à ma vieille pendule.— « Me reconnais-tu, hein ? » dit-il en ricanant !
Et son ricanement fit un bruit de capsule.
Il ajouta : « je suis le fantôme d’Ursule :
« Je te parlais d’amour... -
La mauvaise pensée arrive dans mon âme
En tous lieux, à toute heure, au fort de mes travaux,
Et j’ai beau m’épurer dans un rigoureux blâme
Pour tout ce que le Mal insuffle à nos cerveaux,
La mauvaise pensée arrive dans mon âme.J’écoute malgré moi les notes infernales
Qui vibrent dans mon cœur où Satan vient cogner ;
Et bien que j’aie horreur... -
Nous sommes loin, bien loin.Ces bruits sourds et confus
Que le vent nous apporte à travers le grands fûts
Qui percent les fourrés ou bordent la prairie,
Ce sont les grondements du saut Sainte-Marie.
Là, dans les lointains bleus qui bornent l’horizon,
Où passaient autrefois l’élan et le bison,
Par delà la forêt... -
J’habite l’Océan,
Les joncs des marécages,
Les étranges pacages
Et le gouffre béant.Je plonge sous les flots,
Je danse sur la vague,
Et ma voix est si vague
Qu’elle échappe aux échos.Je sonde les remous
Et, sur le bord des mares,
Je fais des tintamarres
Avec les crapauds mous.Je suis dans les gazons
Les... -
Dans les caveaux d’insondable tristesse
Où le Destin m’a déjà relégué ;
Où jamais n’entre un rayon rose et gai ;
Où, seul avec la Nuit, maussade hôtesse,Je suis comme un peintre qu’un Dieu moqueur
Condamne à peindre, hélas ! sur les ténèbres ;
Où, cuisinier aux appétits funèbres,
Je fais bouillir et je mange mon cœur,Par instants brille, et...
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Dans les caveaux d’insondable tristesse
Où le Destin m’a déjà relégué ;
Où jamais n’entre un rayon rose et gai ;
Où, seul avec la Nuit, maussade hôtesse,Je suis comme un peintre qu’un Dieu moqueur
Condamne à peindre, hélas ! sur les ténèbres ;
Où, cuisinier aux appétits funèbres,
Je fais bouillir et je mange mon cœur,Par instants brille, et...