• YAMÎ.

    Selon le rhythme lent de vers scandant ses pas,
    Le Riçhi matinal traverse la pelouse.
    Vers le sein d’Yamî, ta sœur et ton épouse,
    Remonte, fils des Eaux ! le courant du trépas.

    YAMA.

    Pareil au faon mort-né d’une triste...

  • Vent, flèche, oiseau, tu passes
    A travers les espaces
    Où le jour s’alluma,
    Brillant Kâma !

    L’ombre diminuée
    Voit flotter la nuée
    De tes parfums ravis
    Aux madhavîs.

    Ton...

  • Ta colère triomphe, ô Kâla ! nul refuge.
    Bleue encor des poisons de l’océan lacté,
    Ta sombre gorge avait amassé le déluge.

    Telle qu’un grand ravin par Marût habité,
    Ta narine profonde a soufflé la tourmente
    Sur l’incendie issu de ton œil irrité.

    Où sont les vastes cieux et la terre charmante ?
    Hélas ! toute la vie et toute la beauté
    Gisent sous...

  • C’est une chambre où tout languit et s’effémine ;
    L’or blême et chaud du soir, qu’émousse la persienne,
    D’un ton de vieil ivoire ou de guipure ancienne
    Apaise l’éclat dur d’un blanc tapis d’hermine.

    Plein de la voix mêlée autrefois à la sienne,
    Et triste, un clavecin d’ébène que domine
    Une coupe où se meurt, tendre, une balsamine,
    Pleure les doigts...

  • Çûrya fait resplendir et fumer les rivages.
    Avec les jeunes paons et les chèvres sauvages,
    Se joue au bord de l’eau Kriçhna, l’enfant divin.

    Là-bas, roulant son ombre aux pentes du ravin,
    Dans une brume vague où l’aspect se déforme,
    L’escarpement confus d’une montagne énorme
    Porte le Bhandîra qui semble une forêt ;
    Et le mont si hautain se dresse qu’...

  • Sans relâche, depuis mille & huit cents années,
    Sous tous les ciels, le long des routes étonnées
    De ce passant ancien qui revenait toujours,
    Ahasvérus marchait, la tête & les pieds lourds.

    L’antique lassitude écrasait ce pauvre homme ;
    Et, tandis que, sans halte & sans espoir de somme,
    Il se traînait comme un blessé qui voudrait fuir,
    Cinq...

  • Les Mongols sont entrés dans les marches dalmates.
    L’air est plein d’un parfum chaleureux d’aromates
    A cause des forêts dont on a vu, trois jours,
    Les arbres résineux fumer sous les cieux lourds ;
    Et la plaine est en feu, vignes, blés & sésames,

    Car les diables mogols aiment les grandes flammes.
    Entre l’aïeul assis dans les cendres du toit
    Et les...

  • Ahod fut un pasteur opulent dans la plaine.
    Sa femme, un jour d’été, posant sa cruche pleine,
    Se coucha sous un arbre au pays de Béthel,
    Et, s’endormant, elle eut un songe, qui fut tel :

    D’abord il lui sembla qu’elle sortait d’un rêve
    Et qu’Ahod lui disait : « Femme, allons, qu’on se lève.
    Aux marchands de Ségor, l’an dernier, j’ai vendu
    Cent brebis...

  • Le Bouddha rêve, ayant dans ses mains ses orteils.

    Pourna dit : « Les esprits affranchis sont pareils
    Au libre vent du nord dans le ciel sans nuage !
    Grimpant les rocs, passant les fleuves à la nage,
    Aux peuples très-lointains des bords très-reculés,
    Pour qu’ils soient délivrés et qu’ils soient consolés,
    Maître, j’apporterai ton dogme secourable.

    —...

  • Comme elle était chrétienne & n’avait pas voulu,
    Pour de vains dieux d’argile & de bois vermoulu,
    Allumer de l’encens ni célébrer des fêtes,
    Le préteur ordonna de la livrer aux bêtes ;
    Et comme elle était jeune & vierge, & rougissait
    Quand l’œil du juge impur sur elle se fixait,
    Une clause formelle en l’édit contenue
    Précisa qu’au...