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    L'air pèse et brûle ; il n'est dans l'herbe et les épis
    Bruit d'ailes ni murmures ;
    Même les froids lézards se cachent assoupis
    Au fond des gerbes mûres.

    La feuille au loin se tait dans l'immobilité,
    Pas un oiseau ne vole ;
    La terre a vu tarir dans les bras de l'été
    Sa sève et sa parole.

    De la plaine embrasée où sont les habitants ?...


  • ...

  • Le poète ayant chanté,
    Déchanté,
    Vit sa Muse, presque bue,
    Rouler en bas de sa nue
    De carton, sur des lambeaux
    De papiers et d'oripeaux.
    Il alla coller sa mine
    Aux carreaux de sa voisine,
    Pour lui peindre ses regrets
    D'avoir fait - Oh : pas exprès ! -
    Son honteux monstre de livre !...
    - " Mais : vous étiez donc bien ivre ?
    - Ivre de...

  • "De l'ardente cigale
    J'eus le destin,
    Sa récolte frugale
    Fut mon festin.
    Mouillant mon seigle à peine
    D'un peu de lait,
    J'ai glané graine à graine
    Mon chapelet.

    "J'ai chanté comme j'aime
    Rire et douleurs ;
    L'oiseau des bois lui-même
    Chante des pleurs ;
    Et la sonore flamme,
    Symbole errant,
    Prouve bien que toute âme...

  • Quand nous fûmes hors des chemins
    Où la poussière est rose,
    Aline, qui riait sans cause
    En me touchant les mains ; -

    L'Écho du bois riait. La terre
    Sonna creux au talon.
    Aline se tut : le vallon
    Etait plein de mystère...

    Mais toi, sans lymphe ni sommeil,
    Cigale en haut posée,
    Tu jetais, ivre de rosée,
    Ton cri triste et vermeil...

  • Ô Cigale, née avec les beaux jours,
    Sur les verts rameaux dès l'aube posée,
    Contente de boire un peu de rosée,
    Et telle qu'un roi, tu chantes toujours !
    Innocente à tous, paisible et sans ruses,
    Le gai laboureur, du chêne abrité,
    T'écoute de loin annoncer l'été ;
    Apollôn t'honore autant que les Muses,
    Et Zeus t'a donné l'Immortalité !
    Salut,...