XIII
Puits de l’Inde ! tombeaux ! monuments constellés !
Vous dont l’intérieur n’offre aux regards troublés
Qu’un amas tournoyant de marches et de rampes,
Froids cachots, corridors où rayonnent des lampes,
Poutres où l’araignée a...
Puits de l’Inde ! tombeaux ! monuments constellés !
Vous dont l’intérieur n’offre aux regards troublés
Qu’un amas tournoyant de marches et de rampes,
Froids cachots, corridors où rayonnent des lampes,
Poutres où l’araignée a...
Quand le livre où s’endort chaque soir ma pensée,
Quand l’air de la maison, les soucis du foyer,
Quand le bourdonnement de la ville insensée
Où toujours on entend quelque chose crier,
Quand tous ces mille soins de misère ou de fête
Qui remplissent nos jours, cercle aride et borné,
Ont tenu trop longtemps, comme un joug sur ma tête,
Le regard de mon...
Quand tu me parles de gloire,
Je souris amèrement.
Cette voix que tu veux croire,
Moi, je sais bien qu’elle ment.
La gloire est vite abattue ;
L’envie au sanglant flambeau
N’épargne cette statue
Qu’assise au...
Quand vous vous assemblez, bruyante multitude,
Pour aller le traquer jusqu’en sa solitude,
Vous excitant l’un l’autre, acharnés furieux,
— Ne le sentez-vous pas ? — le peuple sérieux,
Qui rêvait à vos cris un dragon dans son...
Ô vous, mes vieux amis, si jeunes autrefois,
Qui comme moi des jours avez...
Ô France, ton malheur m'indigne et m'est sacré.
Je l'ai dit, et jamais je ne me lasserai
De le redire, et c'est le grand cri de mon âme,
Quiconque fait du mal à ma mère est infâme.
En quelque lieu qu'il soit caché, tous mes souhaits
Le menacent ; sur terre ou là-haut, je le hais.
César, je le flétris ; destin, je le secoue.
Je questionne l'...
Quel est la fin de tout ? la vie, ou bien la tombe ?
Est-ce l’onde où l’on flotte ? est-ce l’ombre où l’on tombe ?
De tant de pas croisés quel est le but lointain ?
Le berceau contient-il l’homme ou bien le destin ?
Sommes-nous ici-bas, dans nos maux, dans nos joies,
Des rois prédestinés ou de fatales proies ?
O Seigneur, dites-nous, dites-nous, ô Dieu fort...
Les grands lions ont dit aux rois épouvantables :
— Vous couchez dans des lits, vous buvez à des tables,
Nous couchons sur la pierre et buvons aux ruisseaux ;
Vous faites en marchant le bruit des grandes eaux,
Ô détresses du faible ! ô naufrage insondable !
Un jour j'ai vu passer un enfant formidable,
Une fille ; elle avait cinq ans ; elle marchait
Au hasard, elle était dans l'âge du hochet,
Du bonbon, des baisers, et n'avait pas de joie ;
Elle avait l'air stupide et profond de la proie
Sous la griffe, et d'Atlas que le monde étouffait,
Et semblait...
Qui que tu sois qui tiens un peuple dans ta main,
Sultan, czar pseudo-grec, César pseudo-romain,
Roi pour rire, empereur pour pleurer, Claude ou Jacques,
Bonjour. Prospère, mange et règne, et fais tes pâques.
Je ne conteste pas ton prestige, et l’émoi
Que cause aux bonnes gens Ta Majesté. Pour moi,
Quand dans la rue un roi, que sa garde enveloppe,...