• Entrant le peuple en tes sacrez bocaiges,
    Dont les sommez montent jusques aux nues
    Par l'espesseur des plantes incognues,
    Trouvoit la nuict en lieu de frez umbraiges.

    Or te suivant le long des beaux rivaiges
    Où les neuf seurs à ton chant sont venues,
    Herbes, et fruitz, et fleurettes menues
    Il entrelace en cent divers ouvraiges.

    Ainsy,...

  • Au temps d'hiver qu'il faisait fâcheux temps
    Et très grand froid, ainsi comme j'entends,
    Nouvelleter lui prit en fantaisie
    Un certain jour devant la bourgeoisie.
    Car sa chemise au soir il fit tremper
    Et mettre au vent pour de mieux l'attromper ;
    Dont lendemain était toute glacée,
    Et de glaçons partout entrelacée.
    Or en ce point il la prit et...

  • Jadis plus d'un amant, aux jardins de Bourgueil,
    A gravé plus d'un nom dans l'écorce qu'il ouvre,
    Et plus d'un coeur, sous l'or des hauts plafonds du Louvre,
    A l'éclair d'un sourire a tressailli d'orgueil.

    Qu'importe ? Rien n'a dit leur ivresse ou leur deuil.
    Ils gisent tout entiers entre quatre ais de rouvre
    Et nul n'a disputé, sous l'herbe qui les couvre,...

  • Les canaux somnolents entre les quais de pierre
    Songent, entre les quais rugueux, comme en exil,
    Sans paysage clair qui se renverse au fil
    De l'eau qui rêve, -ainsi s'isole une âme fière, -

    L'âme de l'eau captive entre les quais dormants
    Où le ciel se transpose en pensive nuance
    Dont la douceur à du silence se fiance.
    Quelques nuages seuls cheminent par...

  • Tu ne me vois jamais, Pierre, que tu ne die
    Que j'étudie trop, que je fasse l'amour,
    Et que d'avoir toujours ces livres à l'entour
    Rend les yeux éblouis et la tête alourdie.

    Mais tu ne l'entends pas : car cette maladie
    Ne me vient du trop lire ou du trop long séjour,
    Ainsi de voir le bureau, qui se tient chacun jour :
    C'est, Pierre mon ami, le livre où...