• A travers le réseau des branches que l’hiver
    Trace avec la vigueur des dessins à la plume,
    La lune, comme un feu qui dans le ciel s’allume,
    Montait, luisant au bord du bois couleur de fer.

    Tu manquais à mon bras, mignonne, et ton pied cher
    A qui marcher fait mal et qui n’a pas coutume
    D’aller loin, sur la bande étroite du bitume
    Ne faisait pas crier...

  • Une nuit grise emplit le morne firmament ;
    Comme un troupeau de loups, errant à l’aventure
    Dans la nuit, et rôdant autour de leur pâture,
    Le vent funèbre hurle épouvantablement.

    Le brouillard, que blanchit un tourbillonnement
    Neigeux, se déchirant ainsi qu’une tenture,
    On voit, parfois, au fond d’une sombre ouverture,
    Le soleil rouge et froid qui luit...

  • Seront-ils toujours là quand nous disparaîtrons ?
    Les voilà, roidissant leurs vénérables troncs
    Qui des vents boréens ont lassé les colères,
    Eux, les arbres, longs murs de héros séculaires
    Durcis aux noirs assauts des hivers meurtriers,
    Inexpugnable bloc d’immobiles guerriers
    Qui sous le choc prochain des rafales nocturnes
    Pour un instant se font tout...

  • Au bois de Boulogne, l’Hiver,
    La terre a son manteau de neige.
    Mille Iris, qui tendent leur piége,
    Y passent comme un vif éclair.

    Toutes, sous le ciel gris et clair,
    Nous chantent le même solfége ;
    Au bois de Boulogne, l’Hiver,
    La terre a son manteau de neige.

    Toutes les blancheurs de la chair
    Y passent, radieux cortége ;
    Les...

  • L’hiver qui vient, tardif et lent,
    Laisse encor les branches flétries
    Briller dans le soleil tremblant
    Sur les arbres des Tuileries.

    Dans le jardin comme autrefois
    Elle suit les vieilles allées,
    Que le souffle des premiers froids
    D’un frisson à peine a troublées.

    Elle tient son fils par la main,
    Ainsi qu’un jeune camarade ;
    L’enfant...