Pourquoi pleurer, ma Muse, à ton premier printemps,
Et ceindre ton beau front d’une noire tunique
Dans des euphorbes d’or à tiges...
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A sa Muse – A Diane – A la Jeune Fille de Mégare… [1]
A SA MUSE
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(Traduit d’Anacréon.)
La fille de Tantale, en sa forme nouvelle,
Sur les bords phrygiens devint pierre, dit-on ;
Et les dieux ont donné le vol de l’hirondelle
À la fille de Pandion.Que je sois ton miroir, pour que vers moi sans cesse
Tu penches ton beau front orné par les amours !
Que je sois ta tunique, ô ma blanche maîtresse,... -
Pourquoi, tout à coup, quand tu joues,
Ces airs émus et soucieux ?
Qui te met cette fièvre aux yeux,
Ce rose marbré sur les joues ?Ta vie était, jusqu’au moment
Où ces vagues langueurs t’ont prise,
Un ruisseau que frôlait la brise,
Un matinal gazouillement.*
Comme ta beauté se révèle
Au-... -
Si j’étais jeune fille, et si, dans ma saison,
J’étais belle et poëte,
Pour chanter, j’aimerais mieux un nid de pinson
Qu’un trépied de prophète ;
Je saurais peu quel vent pousse l’humanité
Et quel trône vacille ;
Mais je dirais son nom à chaque fleur, l’été,
Si j’étais jeune fille.Je n’aurais jamais lu nos apôtres nouveaux ;
... -
Un baiser sur mon front ! un baiser, même en rêve !
Mais de mon front pensif le frais baiser s'enfuit ;
Mais de mes jours taris l'été n'a plus de sève ;
Mais l'Aurore jamais n'embrassera la Nuit.Elle rêvait sans doute aussi que son haleine
Me rendait les climats de mes jeunes saisons,
Que la neige fondait sur une tête humaine,... -
Quel ravissant plaisir d'entendre,
Alice ! votre jeune voix,
Plus mélodieuse et plus tendre
Qu'un doux chant d'oiseaux dans les bois !Elle vibre, sonore et pleine,
Comme un timbre d'un pur métal,
Ou des perles d'or qu'on égrène
Dans une coupe de cristal...Avec sa fraîcheur printanière,
Avec ses beaux sons éclatants,
On dirait des... -
— A travers les plis de mon rideau rose,
Qui me lance ainsi des rayons furtifs ?...
La blonde Lune, sur les bruns massifs,
N'ouvre pas encor sa paupière close...Ce n'est pas non plus le reflet morose
D'un feu follet grêle aux bonds convulsifs ;
Aucune lueur aux rameaux des ifs,
Sous le vent des nuits, n'est encore éclose...En vain je me...
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La jeune fille est blanche,
elle a des veines vertes
aux poignets, dans ses manches
ouvertes.On ne sait pas pourquoi
elle rit. Par moment
elle crie et cela
est perçant.Est-ce qu'elle se doute
qu'elle vous prend le cœur
en cueillant sur la route
des fleurs ?On dirait quelquefois
... -
Brune à la taille svelte, aux grands yeux noirs, brillants,
À la lèvre rieuse, aux gestes sémillants,
Blonde aux yeux bleus rêveurs, à la peau rose et blanche,
La jeune fille plaît : ou réservée ou franche,
Mélancolique ou gaie, il n’importe ; le don
De charmer est le sien, autant par l’abandon
Que par la retenue ; en Occident, Sylphide,
En Orient,... -
« OH ! rendez-moi ses traits, que je la voie encore,
Que je la trouve ailleurs que dans mon souvenir.
Ne peut-on l’arracher d’ici sans qu’on l’ignore ?
Vous me faites bien peur, mais vous pouvez venir.
Quelle que soit la main qui soulève la pierre
Que depuis hier on voit au bout du cimetière,
Cette main, je veux la bénir.« La nuit nous...