• Avec comme pour langage
    Rien qu’un battement aux cieux
    Le futur vers se dégage
    Du logis très précieux

    Aile tout bas la courrière
    Cet éventail si c’est lui
    Le même par qui derrière
    Toi quelque miroir a lui

    Limpide (où va redescendre
    Pourchassée en chaque grain
    Un peu d’invisible cendre
    Seule à me rendre chagrin)

    ...

  • De frigides roses pour vivre
    Toutes la même interrompront
    Avec un blanc calice prompt
    Votre souffle devenu givre

    Mais que mon battement délivre
    La touffe par un choc profond
    Cette frigidité se fond
    En du rire de fleurir ivre

    À jeter le ciel en détail
    Voilà comme bon éventail
    Tu conviens mieux qu’une fiole

    Nul n’enfermant à l...

  • L’évier sent fort, la muraille est blanche,
          les cruches sont fraîches,
    le soleil fend la terre sèche.
          Entre...

    Ce sont de pauvres pauvres.
          Voici leur chienne
    gonflée de lait et qui dort.
          Entre...

    La lessive coule
          Tristement, tristement
    On l’entend. On l’entend.
          Entre...

    Si tu ne...

  •  

    LE ciel sombre est troué d’étoiles qui frémissent.
    Sur la neige, en chantant, les traîneaux légers glissent.
    Un peu de lune pâle aux fenêtres paraît.
    Le silence est profond, apaisant et secret.
    Amicalement ; l’ombre en ma chambre est entrée,
    Et mon âme, aussitôt de calme pénétrée,
    A son charme puissant, docile, se livra,
    Et dans l’oubli...

  • Je vis un gros corbeau, déployant son orgueil,
    Qui jouait de la griffe et claquetait des ailes
    À terre, avec un bruit de lugubres crécelles.
    Et je me dis : « C’est le grand deuil ! »

    Un peu plus loin, je vis, m’épiant d’un coup d’œil,
    Une pie occupée à s’aiguiser le bec,
    ...

  •  
    Quand je me hasarde à descendre
    Jusques aux bas-fonds du désir,
    À l’heure où l’on pèse la cendre
    Que laisse après soi le plaisir ;

    Ou quand je sonde l’origine
    De ces hymens vils et fortuits
    Qu’en songe la chair imagine,
    Ressouvenir d’antiques nuits…

    Je crois que dans une autre sphère,
    Où je me sentais déjà mal,
    J’aimais, ne...

  •  
    Où sont-ils disparus, les Peuples innombrables,
    Autrefois échappés des gouffres du néant.
    Pareils aux légions dévorées par les sables
    Que la vague dépose au bord de l’Océan ?

    Un jour, ils sont venus en conquérants superbes,
    Ils ont soumis le globe, ils ont régné sur lui ;
    Puis un seul coup de faux qui tranchait le champ d’herbes
    Les a plongés...

  • À genoux sous ma voile,
    Je te salue, Étoile,
    Étoile de la mer,
    Garde-nous d’abîmer.

    L’oiseau pêche en eau basse,
    On part, vive l’espace !
    Mais tout beau ! mon neveu :
    Souvent, hors de tout feu,
    Le temps trop tôt se gâte.
    Et ce fier brick démâte,
    Si la Vierge n’y luit,
    Tout périt cette nuit.

    À genoux, etc…

    Mais...

  •  

    MOI qui n’ai pas le goût du laurier triomphal
    Qui suscite le dur égoïsme des luttes ;
    Moi dont l’ambition meurt aux refrains des flûtes
    Et du violon musical ;

    J’ai plus que le désir d’une éternelle gloire,
    Plus que le rêve fier d’un renom souverain :
    J’aspire à quelque chose idéal et divin,
    Sublime, et peut-être illusoire…

    Si vous m’...

  • Le goût de l’héroïque et du passionnel
    Qui flotte autour des corps, des sons, des foules vives,
    Touche avec la brûlure et la saveur du sel
    Mon cœur tumultueux et mon âme excessive…

    Loin des simples travaux et des soucis amers,
    J’aspire hardiment la chaude violence
    Qui souffle avec le bruit et l’odeur de la mer,
    Je suis l’air matinal d’où s’enfuit le...