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    Au sortir de Paris on entre à Notre-Dame.
    Le fracas blanc vous jette aux accords long-voilés,
    L’affreux soleil criard à l’ombre qui se pâme

    Qui se pâme, aux regards des vitraux constellés,
    Et l’adoration à l’infini s’étire
    En des récitatifs lentement en-allés.

    Vêpres sont dites, et l’autel noir ne fait luire
    Que six cierges, après les flammes...

  • LE COMTE DE LA MI-CARÊME

    Venant d’Espagne ou de Bohème,

    Au trot de son lent cheval blanc,
    Passe, dans les villes de Brabant

    Le Comte de la Mi-Carême.

     

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    Attendu qu'il faut mettre à la raison la ville,
    Qu'il faut tout écraser dans la guerre civile
    Et vaincre les forfaits à force d'attentats,
    Cosme vient d'égorger, pêle-mêle, des tas
    De misérables, vieux, jeunes, toute une foule,
    Dans Sienne où la fierté des grands siècles s'écroule.
    Tous les murs sont criblés de biscayens de fer.
    Le massacre est...

  • Un soir que je venais du Barbier de Séville,
    Qui faisait à Valle courir toute la ville,
    Par la folle musique en marchant poursuivi,
    Je vis des groupes noirs sur la place Trévi ;
    Car un jeune officier, telle était la nouvelle,
    S’était, non loin de là, fait sauter la cervelle.
    La balle avait brisé le crâne, et tellement
    Défiguré les traits...

  •     Quelle soirée ! ô dieu ! que j’ai souffert !
    Dans un trouble charmant je suivais l’Espérance ;
    Elle enchantait pour moi les apprêts du concert,
        Et je devais y pleurer ton absence.

    Dans la foule cent fois j’ai cru t’apercevoir ;
    Mes vœux toujours trahis n’embrassaient que ton ombre ;
    L’amour me la laissait tout à coup entrevoir,
    Pour l’...

  • Pierre de Marbeuf
    Conclusion des beautés d'Amaranthe

    ...

  • Dieu fit le con, ogive énorme,
    Pour les chrétiens,
    Et le cul, plein-cintre difforme,
    Pour les païens ;
    Pour les sétons et les cautères
    Il fit les poix,
    Et pour les pines solitaires
    Il fit les doigts.

  • Venez çà, petites chéries
    De lis et de roses pétries
    Et de chair aussi, Dieu merci.
    Accourez, fluettes et rondes,
    Les rousses, les brunes, les blondes,
    Venez les châtaines aussi.

    Les Mélissindes, les Dianes,
    Émiliennes et Lianes,
    Les Otéros, pour qui je meurs,
    Les Juliettes, les...

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    C’était le premier Mai, dans le Jardin des Plantes.
    Le matin parfumé riait, frais et vermeil ;
    Son doux souffle courait sous les feuilles tremblantes,
    Comme un soupir d’enfant sortant de son sommeil.

    La rosée et le jour éclataient en féeries ;
    Chaque fleur, tout brin d’herbe avait son diamant,
    Et, comme un vaste écrin semé de pierreries,
    Tout...

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    À Marcel Dugas.

    Avant que la sublime aurore de l’histoire
    Auréole leurs fronts par la Muse ennoblis,
    Nos aëdes en vain luttent dans la nuit noire
    Dont le morne linceul les couvre de ses plis.

    Merci d’avoir, au seuil des injustes oublis,
    Pieusement tressé pour honorer leur gloire,
    Le laurier solennel, les roses et les lys
    ...