Tu ne peux le comprendre et ta bouche blasphème :
Porte moins haut l’audace et connais-toi toi-même !
Le Mal est fils de l’homme et de sa volonté.
Cet arbre aux fruits mortels s’ouvrit sur la nature
Du jour où l’Éternel fit à sa créature
         Le présent...

Il est de par le monde une vierge proscrite,
Etre toujours maudit & toujours redouté,
Fuyant sous les clameurs d’une foule hypocrite
Qui peut tout lui ravir, hors l’immortalité.

Elle est belle, & pourtant son radieux visage
S’assombrit, traversé par des...

 
LE CHEVRIER.
Berger, quel es-tu donc ? qui t'agite ? et quels dieux
De noirs cheveux épars enveloppent tes yeux ?

LE BERGER.
Blond pasteur de chevreaux, oui tu veux me l'apprendre :
Oui, ton front est plus beau, ton regard est plus tendre.

LE...

Le savez-vous, Républicains,
Quel sort était le sort du nègre ?
Qu'à son rang, parmi les humains
Un sage décret réintègre ;
Il était esclave en naissant,
Puni de mort, pour un seul geste...
On vendait jusqu'à son enfant.
Le sucre était teint de son sang...

D’un petit bout de chaîne
Depuis que j’ai tâté,
Mon cœur en belle haine
A pris la liberté.
Fi de la liberté !
À bas la liberté !

Marchangy, ce vrai sage,
M’a fait par charité
Sentir de l’esclavage
La légitimité.
Fi de la liberté !...

 
Le bronze colossal domine l’Océan,
Où New-York, plein d’orgueil, mire son front géant,
Où la vaste cité, nouvelle Babylone,
Projette l’aveuglant éclat qui la couronne.
Il nargue les assauts formidables des vents
Et se rit des crachats que les grands flots...

Descends, ô liberté ! fille de la nature :
Le peuple a reconquis son pouvoir immortel ;
Sur les pompeux débris de l'antique imposture
Ses mains relèvent ton autel.

Venez, vainqueurs des rois : l'Europe vous contemple ;
Venez ; sur les faux dieux étendez vos...

Le vent impur des étables
Vient d'ouest, d'est, du sud, du nord.
On ne s'assied plus aux tables
Des heureux, puisqu'on est mort.

Les princesses aux beaux râbles
Offrent leurs plus doux trésors.
Mais on s'en va dans les sables
Oublié, méprisé, fort....

Poet: Charles Cros

Comme l'astre adouci de l'antique Elysée,
Sur les murs dentelés du sacré Colysée,
L'astre des nuits, perçant des nuages épars,
Laisse dormir en paix ses longs et doux regards,
Le rayon qui blanchit ses vastes flancs de pierre,
En glissant à travers les pans fIottants du...

C'est faict, mon coeur, quitons la liberté.
Dequoy meshuy serviroit la deffence,
Que d'agrandir et la peine et l'offence ?
Plus ne suis fort, ainsi que j'ay esté.

La raison fust un temps de mon costé,
Or, revoltée, elle veut que je pense
Qu'il faut servir...