•  
    Pourquoi, me révoltant contre la destinée,
    Déplorer nuit et jour, dans ma plainte obstinée,
    Mes parens, mes amis au tombeau descendus,
    Et la perte de ceux que je n'ai point perdus ?
    Oui, de stériles pleurs pourquoi mouiller leur cendre ?
    Dans un monde éternel ils sont allés m'attendre.
    Ils coulent dans la paix des jours délicieux,
    Et l'astre du...

  •  
    L’exil n’interrompt pas l’hymen de deux pensées
    Et les fêtes du cœur une fois commencées.
    Lorsqu’un amour sans tache a fait deux âmes sœurs,
    Rien ne les sèvre plus de ses chastes douceurs.
    Malgré les océans, les steppes, les montagnes,
    Elles vont, dans la vie, ainsi que deux compagnes,
    Comme aux soirs de printemps, où, sous les églantiers,
    ...

  • Ah ! Clymène, j'ai cru vos yeux trop de légers ;
    Un seul mot les a fait de langage changer.
    Mon amour vous déplaît ; je vous nuis, je vous gêne :
    Que ne me laissiez-vous dissimuler ma peine ?
    Ne pouvais-je mourir sans que l'on sût pourquoi ?
    Vouliez-vous qu'un rival pût triompher de moi ?
    Tandis qu'en vous voyant il goûte des délices,
    Vous le rendez...

  • Nécropolis

    Sur la terre on est mal : sous la terre on est bien.
    (PETRUS BOREL)


    I

    Voici ce qu'un jeune squelette
    Me dit les bras croisés, debout, dans son linceul,
    Bien avant l'aube violette,
    Dans le grand cimetière où je passais tout seul :

    II

    Fils de la solitude, écoute !
    Si le Malheur, sbire cruel,
    ...