• Madame will wissen, wer ich bin?
    Madame will wissen, wo ich steh?
    Madame will wissen, welchen Weg
    ich kam aus einem frühern Leben?
    Ich schwebe, stürze ich noch hin,
    und sinke, wo ich geh,
    ich wandre weit, wenn ich mich leg,
    und gehe stets mit mir daneben.

    Die Mutter tat mich in...

  • O folz des folz, et les folz mortelz hommes,
    Qui vous fiez tant ès biens de fortune
    En celle [1] terre, ès pays où nous sommes,
    Y avez-vous de chose propre aucune ?

    Vous n’y avez chose vostre nes-une...

  • C'était, dans la nuit brune,
    Sur le clocher jauni,
              La lune,
    Comme un point sur un i.

    Lune, quel esprit sombre
    Promène au bout d'un fil,
              Dans l'ombre,
    Ta face et ton profil?

    Es-tu l'oeil du ciel borgne?
    Quel chérubin cafard
              Nous lorgne
    Sous ton masque blafard?

    N'es-tu rien qu'une boule?...

  •  
    Nomade confident des herbes et des plantes,
    Impalpable éventail du sol âpre et roussi,
    Caresse des lacs morts et des rivières lentes,
    Colporteur de l’arôme et du murmure aussi,
    Le zéphyr m’a conté l’histoire que voici :
    « Dans un mélancolique et langoureux voyage
    « Que je fis tout au fond d’un jardin sans grillage
    « Où des quatre horizons le...

  •  
    Deux insectes de race avaient le même trou :
    L’un, grillon souffreteux, passablement poète,
    Mélomane enragé, rôdeur, maussade et fou ;
    Et l’autre, une fourmi sage et toujours en quête
    De supputer au mieux l’avenir dans sa tête.
    Mais tous deux ils avaient de tendres unissons
    Dans leur amour des prés, des rocs et des moissons :
    Un taillis leur...

  •  
    La végétation, les marais et le sol
    Ont fini d’éponger les larmes de la pluie ;
    L’insecte reparaît, l’oiseau reprend son vol
    Vers l’arbre échevelé que le zéphyr essuie,
    Et l’horizon lointain perd sa couleur de suie.
    Lors, voici qu’enjambant tout le coteau rouillé,
    Irisant l’étang morne et le roc ennuyé,
    S’arrondit au milieu d’un clair-obscur...

  •  
    Elles meurent de spleen, à l’ombre des maisons,
    Les chaloupes de mer qui vacillent sans trêve,
    Et qui voudraient tenter aux plus creux horizons,
    Loin des miasmes chauds et stagnants de la grève,
    Le gouffre qui les tord, les happe et les enlève.
    Aussi quand le pêcheur prend les avirons lourds,
    Chacune en toute hâte arborant ses atours
    Fuit le...

  •  
    Quand le soleil dessèche et mord le paysage,
    On a l’œil ébloui par les bons lézards verts :
    Ils vont, longue émeraude ayant corps et visage,
    Sur les tas de cailloux, sur les rocs entr’ouverts,
    Et sur les hauts talus que la mousse a couverts.
    Ils sont stupéfiés par la température ;
    Près d’eux, maint oiselet beau comme une peinture
    File sur l’eau...

  •  
    Tantôt plats et stagnants comme des étangs morts,
    On les voit s'étaler en flocons immobiles
    Ou ramper dans l’azur ainsi que des remords ;
    Tantôt comme un troupeau fuyard de bêtes viles,
    Ils courent sur les bois, les ravins et les villes ;
    Et l’arbre extasié tout près de s’assoupir,
    Et les toits exhalant leur vaporeux soupir
    Qui les rejoint dans...

  •  
    Dès qu’au clocher voisin l’âme a volé tout droit
    Et dit au vieux bourdon : « Glas ! il faut que tu tintes ! »
    Le cadavre plombé dont la chaleur décroît,
    Nez réduit, bouche ouverte et prunelles éteintes,
    Se roidit en prenant la plus blême des teintes.
    Puis, l’Ange noir chuchote à ce morceau de chair :
    « Qu’on te regrette ou non, cercueil cher ou pas...