C'est peu d'avoir uni dans la reine des fleurs
Quelque parfum sans âme à de pures couleurs,
Femme ! Dieu n'eût rien fait, s'il n'eût fait que la rose !
Mais la fleur prend un souffle et ta bouche est éclose !
-
-
-
Ta bouche a deux façons charmantes de causer,
Deux charmantes façons : le rire et le baiser.Si vous voulez savoir celle que je préfère,
J’aime mieux celle-ci, mais l’autre m’est plus chère. -
Ni sa pensée, en vol vers moi par tant de lieues,
Ni le rayon qui court sur son front de lumière,
Ni sa beauté de jeune dieu qui la première
Me tenta, ni ses yeux - ces deux caresses bleues ;
Ni son cou ni ses bras, ni rien de ce qu'on touche,
Ni rien de ce qu'on voit de lui ne vaut sa bouche
Où l'on meurt de plaisir et qui s'acharne à mordre,
Sa... -
Encore un peu ta bouche en pleurs, encore un peu
Tes mains contre mon coeur et ta voix triste et basse ;
Demeure ainsi longtemps, délicieuse et lasse,
Auprès de moi, ma pauvre enfant, ce soir d'adieu.
Les formes du jardin se fondent dans l'air bleu,
Le vent propage en l'étouffant l'aveu qui passe ;
L'heure semble éternelle au couple qui s'enlace,
... -
(extraits)
... Les fleurs souffrent sous le ciseau,
Et se ferment ainsi que des paupières closes ;
Toutes les femmes sont teintes du sang des roses ;
La vierge au bal, qui danse, ange aux fraîches couleurs,
Et qui porte en sa main une touffe de fleurs,
Respire en souriant un bouquet d'agonies.
Pleurez sur les laideurs et les ignominies,
... -
Espérez ! espérez ! espérez, misérables !
Pas de deuil infini, pas de maux incurables,
Pas d'enfer éternel !
Les douleurs vont à Dieu, comme la flèche aux cibles ;
Les bonnes actions sont les gonds invisibles
De la porte du ciel.
Le deuil est la vertu, le remords est le pôle
Des monstres garrottés dont le gouffre est la geôle ;
Quand, devant...