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            Le jour ne perce plus de flèches arrogantes
            Les bois émerveillés de la beauté des nuits,
            Et c’est l’heure troublée où dansent les Bacchantes
            Parmi l’accablement des rythmes alanguis.

            Leurs cheveux emmêlés pleurent le sang des vignes,
            Leurs pieds vifs sont légers comme l’aile des vents,
            Et le...

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            Dalila, courtisane au front mystérieux,
            Aux mains de sortilège et de ruse, aux longs yeux
            Où luttaient le soleil, l’orage et la nuée,
            Rêvait :
                                « Je suis l’esclave et la prostituée,
            La fleur que l’on effeuille au festin du désir,
            La musique d’une heure et le chant d’un loisir...

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            L’ombre jetait vers toi des effluves d’angoisse :
            Le silence devint amoureux et troublant.
            J’entendis un soupir de pétales qu’on froisse,
            Puis, lys entre les lys, m’apparut ton corps blanc.

            J’eus soudain le mépris de ma lèvre grossière…
            Mon âme fit ce rêve attendri de poser
            Sur ta grâce où...

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            Ton rire est clair, ta caresse est profonde,
            Tes froids baisers aiment le mal qu’ils font ;
            Tes yeux sont bleus comme un lotus sur l’onde,
            Et les lys d’eau sont moins purs que ton front.

            Ta forme fuit, ta démarche est fluide,
            Et tes cheveux sont de légers réseaux ;
            Ta voix ruisselle ainsi qu’un...

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            Donne-moi tes baisers amers comme des larmes,
            Le soir, quand les oiseaux s’attardent dans leurs vols.
            Nos longs accouplements sans amour ont les charmes
            Des rapines, l’attrait farouche des viols.

            Tes yeux ont reflété la splendeur de l’orage…
            Exhale ton mépris jusqu’en ta pâmoison,
            O très chère...

  • La jeunesse nous quitte et les Grâces aussi ;
    Les désirs amoureux s’envolent après elles,
    Et le sommeil facile. À quoi bon le souci
              Des Espérances éternelles ?

    L’aile du vieux Saturne emporte nos beaux jours,
    Et la fleur inclinée...

  • La Jeunesse nous quitte et les Grâces aussi ;
    Les désirs amoureux s’envolent après elles,
    Et le sommeil facile. À quoi bon le souci
              Des espérances éternelles ?

    L’aile du vieux Saturne emporte nos beaux jours,
    Et la fleur inclinée au vent du soir se fane :
    Viens à l’ombre des pins ou sous l’épais platane
              Goûter les tardives amours...

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    NE quitte point encor l’ombre où tu te recueilles,
    Élabore en secret la sève de tes vers.
    L’arbre, avant de fleurir, sur sa tige et ses feuilles,
    Par degrés et longtemps doit monter dans les airs.
    Il plonge sous le sol sa racine altérée,
    Des sucs inférieurs il s’abreuve sans bruit ;
    Mais son jour vient enfin : dans la zone éthérée
    Voyez s’...

  • Athènes respirait la fraîche violette
    Depuis le cap Sunium jusques au mont Hymette ;
    L’air était embaumé comme un rayon de miel :
    Le beau soleil de Grèce étincelait au ciel.
    Le jeune Alcibiade aux paroles légères
    Partait pour la Sicile avec trois cents galères,
    Et de ses grands vaisseaux peints de mille couleurs,
    Les poupes ressemblaient à des vases de...

  • Naple alors présentait un spectacle sublime,
    Le vil bourreau toujours vaincu par la victime,
    Carracciolo plus grand sur l’échafaud fatal
    Que l’assassin Acton sur son haut piédestal ;

    Mario Pagano, traitant de l’autre vie
    Dans son livre immortel, honneur de l’Italie,
    Cirillo, Carafa, mourant à son côté,
    Et couvrant de leur sang la jeune Liberté.
    ...