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  • le foin sent le sommeil
    le foin sentait bon dans des rêves d’autrefois
    les après-midi de campagne échauffent le seigle
    le soleil fait sonner la rivière en fer blanc étincelant
    la vie les champs en or fondu

    le soir l’appontement à travers le ciel
    la...

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    Puisqu’un irrésistible appeau
    Attire à toi toute mon âme,
    Et que toute ma chair proclame
    Le magnétisme de ta peau :
    Irrite, mais sans le proscrire,
    Le désir qui me ronge, et puis
    Viens emparadiser mes nuits,
    Ensorceleuse au froid sourire.

    Aux bruits mouillés, tendres et fous
    De nos baisers démoniaques,
    Comme deux serpents...

  •                                 I

    Ô Monument vengeur ! Trophée indélébile !
    Bronze qui, tournoyant sur ta base immobile,
    Sembles porter au ciel ta gloire et ton néant ;
    Et, de tout ce qu’a fait une main colossale,
    Seul es resté debout ; — ruine triomphale
            De l’édifice du géant !
                                   
    Débris du Grand Empire et...

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    Bel astre voyageur, hôte qui nous arrives
    Des profondeurs du ciel et qu’on n’attendait pas,
    Où vas-tu ? Quel dessein pousse vers nous tes pas ?
    Toi qui vogues au large en cette mer sans rives,
    Sur ta route, aussi loin que ton regard atteint,
    N’as-tu vu comme ici que douleurs et misères ?...

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    ...

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    Dans la vallée, les fleurs restent encore écloses,
    Et, devant la croisée, le peuplier est vert.
    Mais regarde là-haut, l’approche de l’hiver
    Déjà tous les sommets sont blanchis par la neige.
    Les chauds rayons d’été brûlent encore mon cœur
    Et l’ardeur d’un printemps peut y faire tout éclore.
    Mais la grêle a passé dans ma chevelure sombre
    L’hiver...

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    O champs pleins de silence,
    Où mon heureuse enfance
    Avait des jours encor
      Tout filés d'or !

     O ma vieille Font-Georges,
    Vers qui les rouges-gorges
    Et le doux rossignol
      Prenaient leur vol !

    Maison blanche où la vigne
    Tordait en longue ligne
    Son feuillage qui boit
      Les pleurs du toit !

    O claire source froide...

  • VII

    Personne pour toi. Tous sont d'accord. Celui-ci,
    Nommé Gladstone, dit à tes bourreaux : merci !
    Cet autre, nommé Grant, te conspue, et cet autre,
    Nommé Bancroft, t'outrage ; ici c'est un apôtre,
    Là c'est un soldat, là c'est un juge, un tribun,
    Un prêtre, l'un du Nord, l'autre du Sud ; pas un
    Que ton sang, à grands flots...