• Voyez-vous de l'or de ces urnes
    S'échapper ces esprits des fleurs,
    Tout trempés de parfums nocturnes,
    Tout vêtus de fraîches couleurs?

    Ce ne sont pas de vains fantômes
    Créés par un art décevant,
    Pour donner un corps aux arômes
    Que nos gazons livrent au vent.

    Non chaque atome de matière
    Par un esprit est habité ;
    Tout sent, et la...

  • Répondez-moi, fleurs embaumées,
    Que vous dit la brise en pleurant,
    Quand, sur vos corolles aimées,
    Elle arrête son vol errant ?...

    — Dans vos calices, nous dit-elle,
    A vos parfums baignant mon aile,
    Je viens, de ma plainte éternelle,
    Éteindre un instant le soupir... —

    Ainsi, dans une âme de femme,
    Doux foyer d'amour et de flamme,
    Le...

  • Oh ! de l'air ! des parfums ! des fleurs pour me nourrir !
    Il semble que les fleurs alimentent ma vie ;
    Mais elles vont mourir.... Ah ! je leur porte envie :
    Mourir jeune, au soleil, Dieu ! que c'est bien mourir !

    Pour éteindre une fleur il faut moins qu'un orage :
    Moi, je sais qu'une larme effeuille le bonheur.
    À la fleur qu'on va fuir qu'importé un long...

  • Des avalanches d’or du vieil azur, au jour
    Premier et de la neige éternelle des astres
    Jadis tu détachas les grands calices pour
    La terre jeune encore et vierge de désastres,

    Le glaïeul fauve, avec les cygnes au col fin,
    Et ce divin laurier des âmes exilées
    Vermeil comme le pur orteil du séraphin
    Que rougit la pudeur des aurores foulées,

    L’...

  • Des avalanches d’or du vieil azur, au jour
    Premier et de la neige éternelle des astres,
    Jadis tu détachas les grands calices pour
    La terre jeune encore et vierge de désastres,

    Le glaïeul fauve, avec les cygnes au col fin,
    Et ce divin laurier des âmes exilées
    Vermeil comme le pur orteil du séraphin
    Que rougit la pudeur des aurores foulées

    L’...

  • C’était une de ces nuits blondes
    Qu’il fait après les jours brûlants :
    Pleine d’aurores vagabondes
    Et de crépuscules brûlants.

    Les arbres, décor sympathique
    Sur la lune dans sa rondeur,
    Produisaient cet effet d’optique
    Qui supprime la profondeur.

    Mais le grand ciel bleu par derrière,
    Reculait en s’arrondissant,
    Avec ses perles de...

  •  
    Pendant que nous faisions la guerre,
    Le soleil a fait le printemps :
    Des fleurs s’élèvent où naguère
    S’entre-tuaient les combattants.

    Malgré les morts qu’elles recouvrent,
    Malgré cet effroyable engrais,
    Voici leurs calices qui s’ouvrent,
    Comme l’an dernier, purs et frais.

    Comment a bleui la pervenche,
    Comment le lis renaît-il...

  •  
    À Henri Harpignies.

    Le clair ruisseau des bois dit aux fleurs de ses rives :
    Belles que j’aime à voir
    Dans l’abandon charmant de vos grâces naïves,
    À mon discret miroir ;

    Ah ! je voudrais lutter contre mes destinées
    En arrêtant mon cours ;
    Et, vous enveloppant de mes eaux fortunées,
    Baiser vos pieds toujours.

    Le soleil,...

  • I

    Vois, mignonne ! tes sœurs aimées,
    Ces fraîches fleurs dont le matin
    Remplit de larmes embaumées
    Les blanches urnes de satin...
    Elles sont l'image légère,
    Le frêle emblème du bonheur :
    La fleur, hélas ! est éphémère,
    Et le bonheur est une fleur !

    II

    De leur parure dépouillées,
    Penchant languissamment leur front,
    Par...

  •  

    RESTE. Ne t’en va pas dans le jardin du rêve
    Cueillir des fleurs de joie en la lumière d’or ;
    Leur splendeur est fragile et leur odeur est brève :
    Si ta main s’en embaume, hélas ! c’est de leur mort.

    Oui, rien qu’à les toucher ta main dure les blesse ;
    Son froid contact meurtrit leur idéalité,
    Et c’est en épargnant leur divine faiblesse
    Que...